Cours de danse orientale
Alors, au «Vall’on danse?»
Qui dit quiétude, dit travail sur soi-même ! Et pour travailler sur soi-même, Christelle Bihler dit : « Alors, on danse ? » Cette Vallonnière de 34 ans lancera le 31 janvier des cours de danse orientale, dans l’une des salles du Centre SAS, à espaceVal. Sa structure s’appellera « Vall’on danse » et son projet sera aussi bien de faire danser que d’apporter confiance et féminité à ses élèves. « J’ai moi-même parcouru ce difficile chemin et je souhaite les accompagner en douceur », dit-elle encore. Suivons la voie et allons à sa rencontre.
Elle en a fait du chemin, Christelle Bihler ! Le Courrier avait rencontré cette jeune femme, il y a bientôt deux ans. Elle nous expliquait alors comment elle essayait de se reconstruire après trois fausses couches, subies entre 2016 et 2018. Elle avait retrouvé l’étincelle de vie en confectionnant des bougies artisanales dont elle reversait une partie des bénéfices à une association venant en aide aux personnes confrontées au deuil périnatal. Rattrapée par la flamme de la danse, cette conseillère au service client d’une entreprise a totalement arrêté les bougies aujourd’hui. Pour elle, ce n’est pas un changement de voie mais un retour aux sources.
Du classique au rock acrobatique
Avant de vivre ce chapitre de sa vie, c’est effectivement sur le chemin de la danse que la Vallonnière s’est forgée un beau bagage. « ça remonte à très loin. J’ai commencé le classique à 6 ans et j’ai aussi fait un peu de hip-hop. C’est plus tard, en 2000, que j’ai touché à la danse orientale. J’avais 12 ans. D’ailleurs j’ai récemment retrouvé des cassettes de mes premiers spectacles. Je faisais de l’oriental et du rock acrobatique à cette période. » Ses bases, Christelle Bihler les a soignées et enrichies en parcourant le monde et les cultures. D’abord grâce à ses parents, qui l’ont fait voyager à travers le monde, puis grâce à ses études.
Premiers cours de danse donnés en… Allemagne
« En 2008, je suis partie huit mois en Allemagne pour apprendre la langue dans une école internationale. Il y avait des Américains, des Africains, des Asiatiques et des Européens. Et quand nous n’étions pas en cours, nous nous retrouvions dans la grande salle de gym pour danser. Chacun avait son style et partageait ses conseils avec les autres. On a même monté un groupe de danse », se souvient-elle. C’est là-bas aussi qu’elle a donné ses premiers cours de danse orientale. Aujourd’hui, elle est capable d’enseigner tous ses secrets, depuis les premiers mouvements jusqu’à la danse ultime, suivant le rythme des percussions. Le 31 janvier (18 h 15 à 19 h), elle fera d’ailleurs une démonstration d’oriental « doux » et d’oriental plus énergique, avec percussion.
Retrouver féminité et confiance
Après quelques années de pause, Christelle Bihler a rouvert les parenthèses de la danse pour proposer un projet qui lui tient à cœur. « J’ai toujours su que je reviendrais à la danse orientale un jour. Il fallait juste attendre le bon moment pour que je sois prête. Mon projet ne se limite pas à donner des cours de danse orientale, au revoir et merci », fait-elle entendre avec cette franchise qui lui colle à la peau. « Il y a beaucoup de femmes qui sont en conflit avec leur corps, notamment après la grossesse, et je veux les accompagner. Pour qu’elles réapprivoisent leur féminité et réapprennent à avoir confiance en elles. Je suis moi-même passé par ce chemin donc je sais que je pourrai les guider. » Sa méthode consiste à y aller en douceur. à commencer par redessiner musculairement et apprendre à bouger chaque partie de son corps.
De « la prostitution » à l’émancipation
« La danse orientale est faussement appelée la danse du ventre car il faut être capable de faire bouger tout son corps et pas uniquement le ventre. C’est une danse sensuelle à la base. D’ailleurs, elle est originaire d’Egypte et elle était mal vue à l’époque. On la jugeait à la limite de la prostitution. Quand elle a débarqué en Occident, dans les années 1920/1930, c’est là qu’elle a hérité d’une étiquette plus proche de ‹ danse spectacle ›. Moi je l’appréhende surtout comme un moyen d’aller chercher très au fond de soi des émotions pour aller de plus en plus loin grâce à la danse. » Une sorte d’émancipation progressive. Dans cette optique, les élèves qui ne souhaitent pas danser le ventre « nu » (comme il est de coutume) ne sont pas obligés à le faire. « Je veux que chacune se sente à l’aise et que personne ne soit dans la critique. » Danse et bienveillance. Alors, on danse finalement ?
Kevin Vaucher