Comme en 2021, cʼest Jean-Pierre Baumann et sa société fleurisane Freelap qui avait à charge de chronométrer lʼépreuve. Un gros dispositif avait été prévu pour que les sportifs ne courent aucune seconde dans le vide.

Nous avons prévu une double sécurité. Le boîtier relais enregistrait chaque tour et gardait toutes les données en mémoire. Et on a aussi accroché une montre compte-tour au poignet de chaque athlète pour quʼils puissent suivre leur progression en temps réel. Avec ça, on ne pouvait pas se tromper dʼun seul mètre,

sʼenthousiasmait le maître des horloges.

Près de 570 tours de piste pour Julia Fatton

Faisons un bref retour en arrière pour spécifier que les activités de Freelap ont pris un gros coup dʼaccélérateur lorsque les appareils ont intégré la technologie bluetooth et que la version 4.0 a permis une large démocratisation de cette norme permettant lʼéchange de données. Dès 2010, les ventes ont donc explosé dans le monde entier.

Jʼai encore une photo signée du sprinteur Justin Gatlin sur laquelle il nous remerciait dʼavoir participé à ses succès internationaux. Cʼest un sacré souvenir !

Il nʼy a pas eu de record le week-end passé lors de cette course de 24 heures mais Julia Fatton a encore une fois remporté le classement général en parcourant 227.490 kilomètres exactement (229.345 en 2021). Cela représente à peine moins de 570 tours de piste !

50 ans fêtés à minuit sur la piste

Comme lʼannée passée, Claire Bannwarth est partie très vite et elle totalisait vingt tours dʼavance par rapport à Julia à mi-course. Mais la coureuse de Noiraigue a refait son retard pendant la nuit. Aux douze coups, elle a dʼailleurs fêté ses 50 ans sur la piste dʼathlétisme de Couvet où tous les participants ont chaleureusement applaudi ce moment. Six heures plus tard, à six heures du matin, elle bippait en tête de course avec 1.2 bornes dʼavance sur Claire et 2.4 sur Fabrice Puaud. Cʼest lui qui a pris la deuxième place finale avec 215.6 kilomètres. Claire Bannwarth sʼest contentée de la troisième marche du podium (211.790). Sʼils étaient quatorze au départ, ils nʼétaient déjà plus que douze à la tombée de la nuit. Le vent, la pluie et le froid ont réduit le nombre de « survivants » à huit au petit matin.

126 kilomètres à 76 ans

Le doyen de lʼépreuve, François Juignet (76 ans) a donc pris une belle neuvième place avec 126.4 kilomètres.

Christian Fatton a couru plus de 175 kilomètres

Au pied du podium, on retrouve Christian Fatton (deuxième meilleur homme).

Jʼai couru 175.040 kilomètres, ce qui est assez loin de mon objectif (196.443 un an plus tôt). Mais je suis quand même content dʼavoir tenu le coup malgré une très forte inflammation au pied gauche.

Le Néraoui badigeonnait ses semelles spéciales de graisse à traire toutes les deux heures pour tenter dʼapaiser la douleur. Il en a finalement utilisé quatre pleines boîtes, soit 600 grammes au total. Après avoir pesté de temps en temps, il a finalement tenu jusquʼau bout. Et oui, Christian Fatton nʼabandonne jamais une course, même face aux éléments, cʼest bien connu !

Kevin Vaucher