Recyclage du sapin de Noël
Des sapins qui réchauffent
Samedi 6 janvier. Il est environ 11 heures lorsque nous arrivons au chauffage à distance de Couvet (CAD). C’est là que Jean Badertscher et Nunzio Napolillo attendent la population vallonnière… ou plutôt ses sapins. Comme chaque année depuis 2016, la Commune de Val-de-Travers propose de recycler gratuitement les arbres de Noël en les transformant en combustible pour le CAD. Après avoir réchauffé les fêtes familiales de fin d’année, ils vont maintenant pouvoir vous chauffer les pieds !
Les deux employés communaux en place ont de la chance. Après des jours sans neige, les flocons ont décidé de faire leur retour pour venir voir les sapins se faire broyer afin d’alimenter la cuve de 300 mètres cubes. « Pour être honnête, ce ne sont pas ces quelques sapins qui vont permettre de tenir la semaine en termes de chauffage mais c’est un service sympa offert par la commune », détaillent-ils. « Avant les extensions des zones couvertes par le chauffage à distance, on brûlait environ 40 mètres cubes de combustible par jour de grand froid. » Avec de telles proportions, un camion doit compléter la cuve chaque paire de journées. « Il s’agit de bois local qui n’est pas valorisable par un autre moyen (souvent bostryché). Les bûcherons le déchiquettent directement en forêt. »
Un essoufflement des sapins?
Jean et Nunzio ont quant à eux une petite broyeuse à disposition pour faire disparaître les sapins de Noël 2023. Mais ce ne sont pas les conifères qui se courent après en cette matinée neigeuse. Le duo en aura éliminé une petite trentaine alors que la moyenne annuelle se situe plutôt autour des 50 à 60 pièces habituellement. Comment expliquer cet essoufflement ? Les deux hommes nous donnent quelques éléments de réponse sans le savoir lorsqu’on leur demande s’ils ont apporté leur arbre de Noël : « J’ai un sapin réutilisable (comprenez, en plastique) », avance Nunzio. « Et moi, j’en ai pas installé cette année », complète Jean. Il y a aussi ceux qui le brûlent directement dans leur cheminée et ceux qui préfèrent attendre avant de l’éliminer pour ne pas prendre le risque de se retrouver avec un lit d’épines au fond de la voiture.
La chaleur humaine avant tout
« C’est vrai que certains habitants rageaient un peu après ces fichues épines l’année passée », rigolent les deux employés communaux. C’est justement aussi le contact humain qui leur plaît dans leur métier. C’est notamment le cas de Jean Badertscher : « Avant, je travaillais uniquement dans le village de Boveresse et tout le monde me connaissait. La composante sociale du métier était très présente. C’est un peu moins le cas maintenant puisque je fais partie de ‹ l’équipe route › et que nous avons 300 bornes de chaussée à entretenir. J’ai forcément moins le temps de parler avec les gens et c’est un peu dommage. C’est pour le contact direct que j’ai opté pour ce métier. Je trouve donc que ce genre de service est appréciable car la commune fait quelque chose pour la population et nous permet en plus d’aller à sa rencontre. » Finalement, on en revient toujours au même point, tout est question de chaleur (humaine)…
Kevin Vaucher