Commune de Val-de-Travers
Des finances toujours sur un fil
Ce jeudi, la Commune de Val-de-Travers présente son budget pour lʼexercice 2022. Un budget déficitaire mais qui se situe nettement en dessus du seuil négatif fixé par le règlement communal des finances et inférieur à celui de l’année en cours. Toutefois, la vigilance demeure.
Établir un budget en période de pandémie demeure un exercice difficile.
Ainsi débute le rapport du Conseil communal au sujet du budget 2022. Une tâche ardue compréhensible tant beaucoup dʼinconnues économiques persistent. Le budget présenté ce jeudi affiche un déficit de 1.9 million, à la suite notamment dʼun prélèvement à la réserve de politique conjoncturelle de 1.3 million. Néanmoins, celui-ci peut arguer dʼun résultat proche de celui du dernier exercice bouclé qui était déficitaire de 1.7 million et inférieur du budget 2021 déficitaire de 3.6 millions.
Certes, ce résultat reste un déficit, mais très éloigné de la limite budgétaire fixée par le règlement des finances (ndlr : 6 millions),
analyse Frédéric Mairy, chef du dicastère de lʼéconomie et des finances. Le conseiller communal ne se montre évidemment aucunement satisfait, mais il relève tout de même le processus dʼamélioration du fonctionnement communal qui a permis de réduire le coût de quelques postes comptables. Également, les charges dʼexploitation sont en diminution, en raison par exemple de lʼexternalisation de la gestion de lʼhébergement dʼespaceVal.
À ces quelques économies sʼajoutent une réévaluation à la hausse des recettes fiscales des personnes morales, sous-évaluées pour lʼexercice 2020 et le budget 2021, et des augmentations de revenus dʼexploitation évalués à 900ʼ000 francs. Des revenus financiers, notamment grâce à plusieurs ventes devraient aboutir en 2022, et expliquent un déficit « atténué » par rapport aux prévisions de lʼannée en cours, malgré un contexte sanitaire et économique compliqué.
La fortune et la réserve de politique conjoncturelle, dotée de 13 millions, restent importantes,
note Frédéric Mairy en soulignant que ces éléments offrent une certaine marge de manœuvre. Le chef de lʼéconomie et des finances explique quʼen comparaison avec dʼautres collectivités, la Commune de Val-de-Travers nʼest pas la plus impactée.
Maigre capacité dʼinvestissement
Conformément au mécanisme de frein à lʼendettement, le budget 2022 permet à la Commune de Val-de-Travers un plafond dʼinvestissement « plus confortable » qui sʼélève à 1.4 million. Or, celui-ci est largement inférieur au regard de lʼentretien des infrastructures communales et des divers projets qui devront être entrepris durant les prochaines années.
Nous ne pouvons pas renoncer à investir indéfiniment,
estime Frédéric Mairy, en citant en exemple, les rénovations de la piscine des Combes et dʼespaceVal ou le réaménagement de la Grand-Rue et de la èlace de la Gare de Couvet. Ainsi, le recours à lʼemprunt apparaît comme inévitable pour poursuivre le développement de la commune et accroître son attractivité. Condition sine qua non pour permettre une augmentation des revenus fiscaux des personnes physiques.
De ce fait, le chemin pour retrouver les chiffres noirs semble encore long.
Il nʼexiste pas de recettes-miracles pour retrouver lʼéquilibre,
reconnaît Frédéric Mairy en souhaitant agir par « petites touches » pour améliorer la situation. Amélioration qui apparaît dans le plan financier et des tâches 2022-2025 où une progressive évolution positive du plafond de lʼinvestissement lors des futurs exercices est relevée, malgré une hausse sensible de la dette. En tout cas, le conseiller communal nʼespère pas que la commune soit amenée « à tailler » sèchement dans les dépenses, ce qui réduirait les services et prestations et nuirait de facto à sa nécessaire attractivité. Une gestion qui tient du casse-tête. Le budget 2022 sera étudié par le Conseil général lors de sa séance du 13 décembre prochain.
Gabriel Risold