Double confrontation
Invincibilité perdue, honneur défendu !
Après quinze jours de pause entre Noël et nouvel an, la première équipe du CP Fleurier renouait avec le championnat la semaine passée. Les hommes de Motreff affrontaient d’abord Moutier (4 janvier) avant de recevoir Meyrin (7 janvier). Ces deux matches avaient un enjeu symbolique en toile de fond : conserver l’invincibilité fleurisane à domicile. Si cette invincibilité a été maintenue contre Moutier, elle a fini par tomber en prolongation contre les Genevois. Ceux-ci ont réservé une véritable bataille aux Fleurisans qui ont défendu leur honneur jusqu’au bout. Véritablement jusqu’au bout !
CP Fleurier – HC Moutier 2-1. Les étoiles du Courrier : * Aeschlimann V. ** Tissot *** Volery Sv.
CP Fleurier – CP Meyrin 3-4 AP. Les étoiles du Courrier : * Geiser ** Marthaler *** Colò
Commençons d’abord par la rencontre contre Moutier. Le premier tiers-temps a été très intense, avec beaucoup d’engagement des deux côtés. Les visiteurs ont ouvert la marque après 196 secondes de jeu. Ce à quoi Valentin Aeschlimann a répliqué par une sublime égalisation. Un véritable « missile Patriot jaune et noir » qui s’est abattu à une seconde de la première pause depuis… le milieu de la patinoire. Quelle frappe !
L’énergie et la discipline
Les débats se sont ensuite un peu calmés et le score n’a plus bougé jusqu’à la 54e minute. Moment choisi par Yann Pellet pour inscrire le but décisif. Fleurier n’a pas toujours été dominateur et a tiré moins souvent sur la cage adverse que son adversaire. Mais Fleurier a fait la différence à l’énergie et à la discipline. La transition vers le deuxième match de la semaine est toute trouvée. Contre la rugueuse équipe de Meyrin, il fallait une bonne dose de discipline pour garder ses nerfs. C’est un véritable défi physique qui a été proposé aux joueurs de Nicolas Motreff. Les Vallonniers ont plutôt bien su répondre aux Genevois même si les émotions ont parfois un peu débordé. J’y reviendrai.
But marqué à 0.8 seconde de la sirène
Durant les vingt premières minutes, le spectacle présenté n’a pas atteint des sommets. La faute à un jeu régulièrement entrecoupé de pénalités. Meyrin a fait mouche à la 10e minute puis à 0.8 seconde de la première sirène. Ce résultat de 0-2 était sévère dans le sens qu’il aurait très bien pu être inversé. Aucune des deux équipes n’était véritablement entrée dans son match. ça allait venir ! Jusque-là, les Fleurisans n’avaient pas suffisamment osé jouer avec l’état d’esprit de guerriers invaincus (sur leur glace). Ils ont commencé à le faire au retour du vestiaire. La réduction du score rapide d’Evan Colò a durement tendu les débats.
Quelques buts, entre les rounds de « boxe »
Les contacts se sont appuyés et les poings ont été sortis une première fois à la mi-match. Une première bagarre qui a transcendé tous les acteurs de ce match qui s’est transformée en combat de tous les instants. Il n’y a eu aucun répit. Chaque action de jeu et chaque charge constituaient un bon moyen de faire mal à l’adversaire. Un 2e round de bagarre est venu égayer encore un peu plus la partie. C’est toujours un plaisir que d’accueillir des Genevois au Val-de-Travers. De ce chaos, plus ou moins maîtrisé par les arbitres, Florent Marthaler s’extirpait pour égaliser à la 31e minute. Un but de chaque côté a encore été inscrit dans le dernier acte de la rencontre. Juste après une nouvelle mêlée, la prolongation est donc venue départager Fleurier et Meyrin.
124 minutes de pénalités sifflées en 2 h 45 de combat
Les Genevois ont profité d’évoluer avec deux hommes de plus sur la glace, pour rapidement faire la différence et repartir avec la victoire. Une fois la décision faite et les salutations effectuées dans le calme, les Genevois ont trouvé bon de venir fêter leur succès en narguant spectateurs et joueurs fleurisans dans leur moitié de patinoire. Ce qui n’a logiquement pas plu aux « jaune et noir » qui l’ont fait savoir aux visiteurs indésirables. Une échauffourée générale a alors éclaté. Les Fleurisans ont protégé leur territoire. Certes, il faut savoir garder ses nerfs mais il faut aussi sanctionner le manque de respect lorsqu’il atteint pareil sommet. Après 2 h 45 de « spectacle » et 124 minutes de pénalités, il était 23 h 15 passé lorsque les Vallonniers, acclamés, ont quitté le ring glacé. L’invincibilité était perdue mais l’honneur a été défendu jusqu’au bout !
Kevin Vaucher