Droit de vote des femmes en Suisse
En 1968, le Conseil fédéral prévoyait de signer la Convention européenne des droits de l’homme à l’exclusion du droit de vote et d’éligibilité des femmes. Les associations féminines, qui craignaient de voir leur revendication à nouveau mise de côté, s’inspirèrent du Mouvement de libération des femmes (MLF) et protestèrent énergiquement.
Eu égard au climat social tendu qui régnait alors, le Conseil fédéral s’empressa de mettre sur pied un nouveau projet concernant le suffrage féminin. Étant donné que l’adoption par les électeurs semblait vraisemblable, les opposants préférèrent cette fois-ci rester silencieux, aucun parti ne souhaitant perdre la faveur des électrices potentielles.
Le 7 février 1971, les Suissesses remportèrent enfin la victoire : 53 ans après l’Allemagne, 52 ans après l’Autriche, 27 ans après la France et 26 ans après l’Italie, les électeurs masculins acceptèrent en votation populaire le droit de vote et d’éligibilité des femmes, par 65,7 % contre 34,3 %. Ce droit fut toutefois encore rejeté dans huit cantons ou demi-cantons : Appenzell Rhodes-Extérieures, Appenzell Rhodes-Intérieures, Glaris, Obwald, Schwytz, Saint-Gall, Thurgovie et Uri.