Du changement en surface !
Stéphane Aeby et Christophe Dubois font la paire. Non pas de patins mais dʼhommes de main. Cʼest en alternance, une semaine sur deux, quʼils ont à charge de s’occuper des tâches liées au bon fonctionnement des activités du Centre de sports de glace de Fleurier. Ils entretiennent et réparent au quotidien la machinerie du froid, le fitness et la surface de glace. Il y a une semaine, ils ont réceptionné un nouvel atout de taille : une surfaceuse électrique dernier cri.
Stéphane Aeby est en place depuis 2018 et il est menuisier de profession. Christophe Dubois est quant à lui dans la maison depuis 2016 et il est installateur-ferblantier de formation. Dans leur vie dʼhommes de piste, ils ont connu la semaine dernière une chose plutôt rare : la réception dʼune nouvelle rolba (ou surfaceuse puisque Rolba est une marque).
Cʼest rare car cʼest un investissement conséquent ‒ environ 160ʼ000 francs dans ce cas précis ‒ et la durée de vie dʼune surfaceuse est dʼune quinzaine dʼannées. Si tel est vraiment le cas, on ne verra pas la prochaine arriver avant de partir en retraite,
démarrent-ils avec légèreté.
Trois modèles testés
Chose inhabituelle également, le patinage et le hockey libre ont été annulés la semaine du 15 au 20 novembre pour leur permettre dʼapprivoiser la machine.
Il faut un peu de temps car tout change au niveau du fonctionnement et des commandes. Avant de choisir ce modèle (WM Mammoth), on avait eu lʼoccasion dʼen essayer trois. Une à Vallorbe, une à La Vallée de Joux et enfin celle-ci à Saint-Imier. On sʼétait directement senti à lʼaise en lʼutilisant mais il fallait approfondir un peu pour ne pas nous louper pour la première en public,
détaillent-ils en souriant. Lʼinauguration devant assistance sʼest faite vendredi soir lors du match du CP Fleurier contre le HC Tramelan et tout sʼest très bien passé. Cʼest Stéphane Aeby qui a eu le plaisir dʼêtre à la manœuvre.
Capacité de 3m3 de neige
Ils en rigolent mais la transition du modèle précédent (1999) au nouveau nʼavait rien dʼanodin.
Cʼest comme si vous passiez dʼune voiture des années 1970 à un véhicule de 2021,
imagent-ils parfaitement.
Cʼest une machine électrique où tout est électronique. Ça change de lʼancienne où il y avait un moteur, un peu dʼhydraulique et quelques manettes.
La capacité est en revanche plus ou moins identique : 1000 litres dʼeau et un espace permettant de raboter jusquʼà trois mètres cubes de neige sur la glace (pratiquement rempli à chaque fois que la surfaceuse refait la glace).
Il faut savoir quʼun engin comme celui-là ramasse la neige et rabote une fine couche de glace. Puis il laisse un peu dʼeau derrière lui pour compenser ce qui a été enlevé.
Cette eau gèle rapidement et permet lʼutilisation de la patinoire après quelques minutes de prise au froid.
Glace presque toute lʼannée
On mesure régulièrement lʼépaisseur de la glace pour voir si on ne monte ou on ne descend pas trop.
Et il faut avoir lʼœil fiable puisque la saison est extrêmement longue à Fleurier.
La glace est généralement fondue un seul mois pour permettre lʼorganisation de certains événements comme le Carnavallon. Contrairement à nous, la plupart des patinoires doivent permuter leurs compresseurs (de froid en chaud) en été pour alimenter la piscine. Une obligation qui nʼexiste pas ici et cʼest ce qui fait que nos heures de glace sont prisées en période estivale notamment.
Avec ce nouvel atout électrique en poche, le Centre de sports de glace se positionne définitivement comme un complexe à la pointe.
Autonomie de 12 passages
Seul bémol avec la WM Mammoth, en cas de panne de la machine, il faudrait appeler lʼentreprise dʼéquipements industriels Züko AG à Wetzikon pour tenter de trouver une solution rapidement.
Il nʼy a pas de raison que cela arrive mais cʼest vrai quʼavec lʼancienne, il y avait toujours moyen de la relancer avec quelques notions de mécanique.
La batterie de la nouvelle « bête des glaces » est rechargée tous les soirs et permet de tenir une douzaine de passages sur la patinoire. Comme la surface est refaite entre huit et treize fois par jour en moyenne, cela colle parfaitement avec les besoins actuels.
Un tour de glace en moins
Parmi les quelques options choisies, le grattoir pour le bord des bandes (pour couper les bordures dans le bas des bandes) et le siège chauffant ne sont pas du luxe. Quand je leur demande ce que cette nouvelle machine fait mieux que lʼautre, Stéphane et Christophe nʼont aucune hésitation :
Absolument tout. Et comme la lame est plus grande, cela nous permet de faire un tour de moins par passage. Avec pour avantage de pouvoir rouler plus lentement (8.5 km/h) et de mettre un peu plus dʼeau sur la glace.
La surfaceuse finit son travail en dix minutes, ce qui offre encore cinq bonnes minutes pour que lʼeau sèche avant le retour des joueurs par exemple. Largement suffisant !
Conseils en bord de glace
Les deux chefs de glace se sont rodés à lʼexercice sur le tas, en observant et en pratiquant. Et comme Christophe Dubois a des enfants qui font du hockey, il nʼhésitait jamais à descendre vers son homologue pour prendre des conseils lorsquʼil allait les voir jouer. Et depuis, ça glisse tout seul !
Kevin Vaucher