Du nouveau à la direction d’espaceVal
Mathieu Séguéla entre dans le grand bain vallonnier
Son nom sonne comme celui d’un publicitaire français bien connu (sans lien de parenté) et son accent sent bon le sud de la France. Alors il était normal que la nomination de Mathieu Séguéla, en qualité de chef du service de la culture, des loisirs et des sports de la commune de Val-de-Travers suscite quelques questionnements en décembre 2023. Tu le connais toi ? Il est Toulousain paraît-il ! Mais d’où il sort ? Six mois après son entrée en fonction, le Toulousain d’origine nous a reçu pour parler de lui et de son poste, créé pour l’occasion.
Soyons clair dès le départ. Oui, c’est à la suite du départ à la retraite de Jean-Michel Messerli (directeur d’espaceVal) que le poste de chef du service de la culture, des loisirs et des sports a été créé par la commune de Val-de-Travers. Il englobe aussi bien la responsabilité d’espaceVal que celle de chapeauter les trois domaines précités : culture, loisirs et sports. Pour endosser le costume du « capitaine », qui dépend directement de la conseillère communale Sarah Fuchs-Rota, c’est donc Mathieu Séguéla qui a été choisi.
En Suisse depuis 23 ans
Avec son nom et son accent chantant, Mathieu Séguéla semble venir de très loin de prime abord. Mais en y regardant de plus près, on constate qu’il habite en Suisse depuis 23 ans maintenant. « Je suis né à Toulouse et je n’ai jamais réussi à me décrocher de mon accent, c’est vrai. J’ai une formation en génie mécanique mais mon premier métier a été entraîneur professionnel de natation. En France, c’est impossible de coacher à haut niveau si vous n’avez pas un nom comme on dit. C’est ce qui explique ma venue en Suisse en 2001. Je voulais m’épanouir dans ce domaine en vivant de ma passion. » La Chaux-de-Fonds, Renan et Lausanne, Mathieu Séguéla bouge un peu dans la région au fil de son évolution.
Il envoie deux nageuses aux Jeux olympiques
« J’ai d’abord commencé à diriger des jeunes nageurs avant de me voir confier la responsabilité de groupes élites. » Avec quels résultats ? Deux de ses nageuses suisses ont atteint les minimas pour participer aux JO d’Athènes et de Pékin. Mais le métier de coach de natation est ce qu’il est, c’est-à-dire très instable et aléatoire. Le Français prend alors la décision d’assurer ses arrières. « J’ai toujours pris du temps pour approfondir mes connaissances hors de l’eau. J’ai notamment passé des diplômes en ressources humaines, en management du sport et en comptabilité. Dans un coin de ma tête, j’avais déjà l’idée qu’une reconversion à un poste à responsabilités était possible dans le futur. »
Sortir du bassin pour entrer dans un bureau
C’est en osant provoquer la chance qu’il finit par « sortir » du bassin pour entrer dans le bureau de gérant de l’office des piscines de la Ville de Neuchâtel en 2013. Cet ancien triathlète amateur a parfaitement réussi sa transition. « Je n’ai pas quitté cette fonction au bout de dix ans pour rien. Je m’y plaisais beaucoup. Mais le défi proposé au Val-de-Travers m’attirait très fortement. » Pourquoi un tel attrait pour un poste a priori très hétéroclite ? Vous sentez-vous capable d’apporter une plus-value à la culture par exemple ? « Vous allez rire et je pourrais le comprendre car mon passé se concentre davantage sur le sport. Mais c’est vraiment le volet culture qui m’a poussé à postuler. » Je ne ris pas mais pouvez-vous développer, s’il vous plaît ?
Trouver sa place dans le réseau vallonnier
« Sport, loisirs et culture sont trois domaines qui sont totalement compatibles selon moi. Les loisirs sont un pont permettant de relier sport et culture. Jouer entre ces trois frontières est un challenge qui me motive grandement », élargit l’homme de 49 ans, fraîchement papa de son premier enfant. « C’est aussi le moment pour moi de sortir de la ville pour venir dans un environnement plus vert. Actuellement installé dans le bas du canton avec ma famille, nous déménagerons prochainement au Vallon. » Pour l’heure, Mathieu Séguéla nage dans les séances avec les différents acteurs politiques, sportifs, touristiques et culturels. En gros, il doit trouver sa place dans le grand réseau vallonnier et réussir à fédérer autour de lui. « Nous avons déjà pas mal de projets en tête. Nous allons les mûrir et nous commencerons à en parler dans six mois. » Cela fera un an que le plus Vallonnier des Toulousains sera entré en fonction. Il sera alors temps de se mouiller la nuque et de se lancer à l’eau…
Kevin Vaucher