Du réconfort pour les sans-abri de Paris
Lundi 18 novembre, Pierre, Annemarie et Gisèle se sont rendus à Paris afin de remettre aux plus démunis de quoi résister quelque peu aux rigueurs hivernales. Le bus, bien rempli de sacs de couchage, couvertures, bonnets, écharpes et chaussettes, est arrivé à bon port. Sous l’égide de Denise Brigou, et dans un déroulement sans heurt, diverses associations ont accepté avec reconnaissance ce qui leur était nécessaire.
Dans le même temps, Mme Brigou, major au sein de l’Armée du Salut, était très préoccupée face à une situation hors du commun mais sans solution immédiate : une femme et ses deux filles de 12 et 14 ans, quoique travaillant, ne pouvait plus payer son loyer, et l’expulsion était imminente… N’écoutant que son bon cœur, Denise Brigou installa dans l’urgence une tente dans son jardin pour elle-même, afin d’accueillir cette famille en détresse dans son propre logement, fût-ce temporairement !
On estime qu’à Paris quelque 800 enfants vivent dans la rue…
Le lendemain, jour de pluie, nous avons visité le centre de refuge pour femmes et enfants, situé dans un immeuble construit par Le Corbusier dans les années 1930. Denise Brigou nous y a rejoints. Rachel, sous-directrice de l’établissement, et son bras droit Céline, nous ont fait visiter les lieux. À la suite de la demande préalable qui nous avait été faite, nous avions conservé quelques sacs de couchage et bonnets pour les habitantes de cette structure, que nous avons remis à cette occasion. L’après-midi, nous avons visité le musée Rodin. Mercredi, sous le soleil, nous nous sommes rendus au sommet de la tour Eiffel ! Puis nous nous sommes dirigés vers Notre-Dame de Paris, dont nous n’avons pu admirer que les extérieurs, les rénovations à la suite de l’important incendie qui a failli détruire tout l’édifice n’étant, à ce jour, pas terminées. Le soir, nous avons assuré, avec d’autres, le service des repas dans le quartier de Barbès. Il en fut servi 172. Nous avons été surpris par le nombre de dames d’un certain âge, dont il est difficile de dire si elles sont en retraite ou si les soucis de la précarité ont marqué leur visage. Chez les messieurs, ce sont les Européens et les Maghrébins qui sont âgés, les Africains sub-sahariens sont jeunes.
À plusieurs reprises, nous avons contacté Sœur Odette afin de l’entretenir du déroulement de notre expédition : si elle a renoncé au déplacement annuel parisien, Sœur Odette conserve un grand intérêt pour l’action qu’elle a elle-même créée il y a plusieurs décennies.
Deux cas particuliers nous ont émus : un guitariste, blessé et soigné, à qui l’on a recommandé de baigner sa plaie trois fois par jour afin d’éviter toute infection… comment faire lorsque l’on vit dans la rue ? Et cet homme, expulsé de son logement qui, ne sachant où aller, a passé la nuit… sur le seuil de son ancien appartement !
Jeudi nous avons pris le chemin du retour… avec un épisode de pluie givrante qui nous a beaucoup retardés…
Nous tenons, en notre nom et au nom de Sœur Odette, à remercier celles et ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à la réussite de notre action en 2024 : merci pour votre aide généreuse ! Nous pouvons vous assurer que cette mission va perdurer, l’aspect logistique ayant trouvé un repreneur en la personne de Pierre Aubert… À l’année prochaine, donc !
Sœur Odette, Couvet