École Jean-Jacques Rousseau
Mieux vivre ensemble, leitmotiv pour un climat scolaire
Lors de sa semaine de portes ouvertes, le Cercle scolaire du Val-de-Travers proposait, lundi soir, une conférence sur le climat scolaire et ses actions pour un mieux vivre ensemble. Un thème essentiel et souvent méconnu qui a attiré une dizaine de parents, ainsi que le Courrier du Val-de-Travers hebdo.
« Le sujet est vaste. On pourrait prendre une semaine et ne pas en faire le tour ». Directeur du Cercle scolaire du Val-de-Travers, David Hamel donne d’emblée le ton. Le climat scolaire est une thématique ô combien complexe, mais comme l’indique l’intitulé de la séance proposée lundi, il est « une composante essentielle » de l’école. Objectif de la présentation qui a attiré une dizaine de personnes, répondre en partie à la question fondamentale des actions du cercle scolaire. « Expliquer dans quoi on s’inscrit, comment le système est construit et quel est le contexte cantonal », énumère le directeur. En premier lieu, David Hamel rappelle la visée inclusive souhaitée par le cercle scolaire, mais nuance ce dernier, elle n’est pas totalement inclusive. « Toutefois chaque élève est reconnu dans sa différence, il a sa place », précise-t-il.
Cette reconnaissance constitue une base pour un climat scolaire « sain et sécure », essentiel pour permettre aux élèves « d’entrer dans l’apprentissage ». Le directeur de l’École Jean-Jacques Rousseau (EJJR) insiste qu’œuvrer à ce climat sain est une tâche quotidienne, mais, comme il le rappelle, « nous ne sommes pas des magiciens ». L’école est un microcosme où tout est lié et où tout joue un rôle, du corps enseignant aux événements extérieurs, en passant par les élèves, les groupes de classes ou les espaces scolaires. « Si le bien-être de l’élève est au centre, c’est toute la communauté éducative qui est concernée par cela », relève David Hamel. Ce constat que l’EJJR mène depuis 2017, le projet Mieux Vivre Ensemble (MVE), afin de donner les conditions cadres pour la vie entre ces différents acteurs.
Charte et principes
En 2019, l’un des premiers résultats du projet MVE fut la charte d’établissement élaborée en collaboration avec les élèves, prônant notamment les valeurs de respect, d’entraide, de confiance, d’équité et de responsabilité. « Mais faire vivre ces valeurs demande des actes », estime David Hamel.
Ainsi, chaque classe participe à un minimum de quatre activités par année, par exemple du théâtre, des conférences ou encore du cinéma, promouvant celles-ci et éveillant les consciences. Découlant de la charte de l’établissement, des séries de principes pour les enseignements et pour les élèves viennent établir un certain modus vivendi, où écoute, respect d’autrui, disponibilité et entraide sont centraux.
Ces principes doivent permettre d’identifier rapidement les problèmes, les conflits et de les résoudre avant qu’ils s’enveniment. « On dit à nos élèves : parlez-en ! On va vous écouter », déclare David Hamel, ajoutant qu’il est nécessaire que tout le monde soit concerné et qu’il faut « faire les choses ensemble ». Le directeur a expliqué ainsi les différents dispositifs mis en place pour les problématiques d’intimidation et de cyberharcèlement en milieu scolaire, de la prévention à la résolution notamment grâce à une prise en charge rapide et des collaborateurs de l’EJJR formés à cela. L’expérience semble concluante pour le cercle scolaire, car depuis son entrée en fonction, David Hamel et sa direction n’ont pas dû prendre de sanction disciplinaire forte à ce jour.
Tout le monde a un rôle
Après l’évocation de ces sujets difficiles, le directeur tient à souligner vivement que « la majorité des élèves va bien », et que malheureusement les médias parlent trop souvent des cas difficiles. Si, pour David Hamel, les éléments mis en place pour le cycle 3 sont aujourd’hui au point et fonctionnent, lui et ses équipes souhaitent désormais se concentrer sur les besoins des cycles 1 et 2, où les problématiques sont un peu différentes, et notamment avec la mise en place de médiation qui est en cours. « Une pratique pas encore subventionnée par le canton pour ces cycles », note-t-il.
Surtout, le directeur insiste sur le fait que les élèves doivent prendre conscience que « ce sont eux qui peuvent décider de l’ambiance de classe » selon leurs actes. « Tout le monde est un jour victime, intimidateur ou témoin et parfois les rôles s’inversent », avance-t-il, avec l’espoir d’une préoccupation de chacun pour autrui. « Nous avons tous un rôle à jouer à notre niveau pour un climat scolaire sain, de l’enseignant, aux parents, en passant par les élèves ou les autorités politiques », a conclu le directeur de l’EJJR.
Gabriel Risold
Une semaine de portes ouvertes
Dans le cadre des portes ouvertes de l’école obligatoire neuchâteloise, le Cercle scolaire ouvrait les siennes durant toute cette semaine. Le programme proposait, sur inscription, plusieurs activités et visites en classes, deux soirées de venue libre et deux conférences.
Au total, une petite quarantaine de personnes furent inscrites. Pas de quoi remettre en cause le bien-fondé de la démarche pour le directeur de L’EJJR. « Il est important d’expliquer la réalité de l’école aux familles et au public. Faire comprendre l’école et ses évolutions », expose-t-il. Pour David Hamel, très souvent les personnes s’imaginent des choses ou ont certaines idées sur le sujet en lien avec leur propre expérience et vécu, ainsi, il est nécessaire, selon lui, de montrer la globalité des problématiques scolaires. « Et s’il n’y a qu’une ou deux personnes à une séance ou à une activité, peu importe, le but est d’échanger », estime le directeur.