Ils sont partout, que l’on tourne la tête à gauche ou à droite, nous les voyons. à chaque étage de l’EMS Les Sugits, on peut découvrir des centaines d’origamis en forme de papillons. Il y en a des grands, des petits, des rouges, des bleus, des bariolés, réunis souvent en grappes à l’instar des petites colonies de lépidoptères qui semblent prêtes à s’envoler à notre passage.

Parfois effectivement, ils « s’envolent » et on les retrouve dans les chambres, sous les tables,

image Rebecca Di Fronzo, animatrice socio-éducative de l’EMS pour expliquer que quelquefois, certains se détachent des murs.

On remet alors un peu de patafix,

ajoute-t-elle. Au total, selon l’animatrice, ce sont environ 1400 « papillons » qui ont été confectionnés par les résidents et les résidentes selon la technique de l’origami, soit l’art japonais du pliage du papier.

Ce projet de décoration ne devait pas avoir cette ampleur.

Au départ, cela se limitait à une vingtaine de papillons dans la salle des animations,

détaille Rebecca Di Fronzo. Une réflexion naît alors sur la possibilité d’étendre cette décoration à l’ensemble du bâtiment. Ainsi, depuis février et durant les mois qui suivent, des résidents et des résidentes se sont attelés à fabriquer ces origamis, d’abord lors d’ateliers réguliers, puis à tout moment de la journée, chacun pouvant en réaliser quand il le désirait. Pour permettre à tout le monde de participer, un plan explicatif des étapes a été même affiché. La pratique est presque devenue un rituel ou une habitude.

Bienfait thérapeutique

L’art de l’origami, les résidents et résidentes des Sugits ne le connaissaient pas avant cette activité, mais ils et elles ont parfaitement retenu les gestes, et la tâche n’est de loin pas aisée, comme nous avons pu nous en rendre compte en essayant de reproduire les mouvements habiles d’une résidente. Après notre tentative, nous avons visiblement encore besoin de quelques essais supplémentaires. Notre « professeure » d’un jour a apprécié confectionner ces papillons et a également pu partager la technique avec sa petite-fille. En plus de fabriquer ces papillons, les résidents et résidentes ont aussi participé à peindre des cadres de tableau d’où ils paraissent « s’échapper ». Une impression toute poétique qui égaye les couloirs.

Le fait d’avoir contribué à la décoration printanière de l’EMS apporte une certaine fierté aux pensionnaires, mais la pratique de cette technique de pliage est parallèlement un prétexte pour travailler leur dextérité, comme le souligne Rebecca Di Fronzo. Derrière l’aspect ludique se trouve un bienfait thérapeutique, dont le résultat est surtout très élégant dans des couloirs parfois un peu austères. Actuellement, l’équipe des animations des Sugits travaille sur les prochaines créations estivales. En attendant, les papillons ne s’envolent pas et, au pire, ils sont recollés.

Gabriel Risold