Existe-t-il encore un service public ?
Le 15 décembre, les horaires des transports publics changeront. Actuellement, et jusqu’au 9 juin, les projets y relatifs sont mis à l’étude et chacun(e) peut en prendre connaissance et faire part de ses remarques et souhaits.
Si on a beaucoup parlé des relations ferroviaires entre Genève et le reste de la Suisse romande, sachez qu’il n’y a pas que cela qui risque de changer de manière conséquente : dans notre région, si la desserte des trains sur la ligne 221 Neuchâtel-Buttes, respectivement Frasne, sera maintenue telle qu’elle est, moyennant les adaptations temporaires dues aux travaux des gares de Couvet et Môtiers, impliquant un remplacement par des bus durant plusieurs mois, il n’en va pas de même pour la ligne de bus 21.590, surtout dans la partie reliant Fleurier à Pontarlier.
Alors que les usagers auront déjà à subir les transbordements et autres inconvénients du chantier ferroviaire, chantier qui devrait durer du 8 juillet 2024 à la toute fin avril 2025, ils devraient de surcroît se mettre en tête, dès la mi-décembre, un tout nouvel horaire pour la ligne de bus susmentionnée : le moment est-il judicieusement choisi ? Pire : la nouvelle mouture supprime toute liaison touristique avec Pontarlier ; seules survivraient une course tôt le matin dans le sens descendant et deux en fin d’après-midi dans le sens montant, ce du lundi au vendredi. Le week-end ? Néant !
Depuis au moins trois décennies, les autorités cantonales clament que l’avenir du Val-de-Travers passe par ses atouts touristiques : supprimer à ce degré-là les liaisons transfrontalières, c’est se couper d’un bassin conséquent de touristes potentiels français et c’est minimiser l’attrait de notre vallée sur ceux qui, la traversant pour se rendre outre-frontière, ont envie de s’y arrêter au retour, voire d’y séjourner lors d’une prochaine escapade. Un tel manque de vision à long terme est consternant, sans parler de l’impact climatique négatif plus que probable, puisque l’on va forcer certains à reprendre la voiture individuelle, tandis que d’autres se décideront, n’ayant d’autre choix, à passer leur permis de conduire. Et le tronçon Fleurier-Les Verrières n’est pas épargné non plus, certes dans une moindre mesure.
J’invite toutes celles et tous ceux qu’une telle politique bêtement financière choque et blesse à faire part de leur mécontentement à leur administration communale qui fera suivre au département cantonal concerné : ainsi aurons-nous, au niveau local, une idée très nette de l’impact négatif de ce projet sur la population locale.
Tant qu’à avoir un ministre (sinistre ?) des transports dans notre canton, autant confier ce poste à un fossoyeur : pour un tel résultat, il serait au moins payé à la juste valeur de son efficacité ! C’est à vous faire regretter de ne pas être Vaudois…
Sylvain Moser, Les Verrières