Extrême ?
C’est le terme utilisé par les opposants pour qualifier l’initiative biodiversité.
Que demande cette initiative ? Que la Confédération et les Cantons prennent des mesures ciblées et veillent à ce que des surfaces et des ressources financières soient disponibles, que la nature et les paysages soient ménagés.
Aucun objectif chiffré n’est donné afin de laisser aux autorités la liberté de favoriser la collaboration avec les divers acteurs concernés. Une proposition souple prônant la collaboration. Rien d’extrême donc !
Le syndicat paysan Uniterre communique « se battre pour un débat de société constructif et unifiant qui ne s’acharne pas sur les agriculteurs mais qui ne minimise pas les changements nécessaires pour la transformation durable de notre système alimentaire. La perte de la biodiversité se trouve parmi les défis les plus importants de notre temps ».
L’Union suisse des paysans USP (contrairement à Uniterre, Bio Suisse, Apisuisse, la Fédération suisse de pèche, etc.) combat l’initiative. Sa crainte est que le texte pousse la Suisse à respecter l’engagement pris à la COP 15 de protéger 30% des terres du pays (ce qui ne veut pas dire cesser de les cultiver mais de les cultiver autrement). Actuellement, 19% des terres sont en « surface promotion biodiversité ». Pour l’USP, augmenter cette part représente un risque pour l’approvisionnement du pays et entraînerait des tâches administratives. C’est peut-être vrai pour les tâches administratives (que tout le monde déteste !) mais nettement moins pour les ressources alimentaires produites. Pour étayer son opposition, l’USP a commandé et financé une étude auprès d’un chercheur « indépendant » afin qu’il prouve que la biodiversité n’est pas menacée en Suisse. Étude contestée par 102 chercheurs remettant en cause les méthodes utilisées et la probité du chercheur !
Enfin, les partis prétendant soutenir les agriculteurs, qui s’inquiètent de la souveraineté alimentaire du pays (UDC, PLR et Centre) et qui recommandent de rejeter l’initiative, soutiennent surtout l’agrochimie, la haute finance et les banques et entretiennent la confusion pour conserver l’aide financière de ces gros acteurs économiques en échange de leurs loyaux services* ! Et cela, au détriment des paysans, de la nature et de notre production agricole à moyen et long terme.
POP, Parti ouvrier et populaire du Val-de-Travers
* Vous en aurez la preuve en novembre quand ces 3 partis soutiendront l’élargissement des autoroutes qui entraînerait la disparition de centaines d’hectares de terres !