Commune de Val-de-Travers
Face aux défis, le service de l’urbanisme s’étoffe
Pour répondre aux importants enjeux du projet du nouveau plan d’aménagement local et aux prochains grands travaux urbanistiques, la commune de Val-de-Travers décidait la création d’une fonction d’urbaniste-aménagiste et mettait au concours ce poste en juin dernier. Explications avec le conseiller communal, Eric Sivignon, en charge du dicastère de l’urbanisme et présentation avec Emilie Veluet, urbaniste, qui a pris ses fonctions le 16 août.
Dans son programme de législature, le Conseil communal soulignait qu’au vu de l’importance des projets urbanistiques, « un renforcement du service de l’urbanisme apparaît indispensable ». Chose faite avec l’engagement cet été d’Emilie Veluet, 36 ans, titulaire d’un master en aménagement du territoire, au nouveau poste communal d’urbaniste-aménagiste.
Après avoir identifié l’ensemble des projets communaux ainsi que le grand projet d’aménagement local découlant de la modification de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT), il est apparu nécessaire au Conseil communal de créer une fonction d’urbaniste-aménagiste,
explique Eric Sivignon, chef du dicastère du territoire, des sports et de la culture (DTSC). La LAT, votée en 2014, impose aux communes des délais légaux non négociables pour la mise à jour de leur plan d’aménagement local (PAL), soit en 2024.
Cependant, le bouclage doit être terminé une année en amont, en février 2023,
ajoute le conseiller communal, en précisant que l’affectation de chaque parcelle fait l’objet de rapports, de pesées d’intérêts et nécessite un suivi de dossier en lien avec le canton.
Une charge de travail, à laquelle s’ajoutent plusieurs projets de réaménagement et gestion des permis de construire, qui étaient problématiques pour l’équipe de l’urbanisme de la commune, composée de deux collaborateurs spécialisés, de l’architecte communal, tous trois à temps partiel, et du secrétariat du DTSC, qui œuvre à environ 40% pour l’urbanisme.
« Une plus-value pour la commune »
Comme le détaille Eric Sivignon, une commune telle que Val-de-Travers aura en permanence des projets de réaménagement, soit urbanistique comme les projets des gares de Couvet et Môtiers, soit du territoire, avec la prévention des risques naturels, chutes de pierres et crues. La création d’un poste d’urbaniste-aménagiste à 100% va permettre une proximité accrue avec les dossiers et une analyse plus fine.
C’est une plus-value pour la commune,
juge le conseiller communal, en ajoutant que le Conseil général était aussi conscient de cette nécessité. D’ailleurs, le Conseil communal a également soumis à la commission de gestion et des finances l’ajout d’un poste de collaborateur spécialisé pour une durée de deux ans pour renforcer le dicastère de l’urbanisme. Une demande qui a été acceptée.
Après une prise de fonction qui s’est très bien déroulée, Emilie Veluet a ainsi plusieurs piles de dossiers sur son bureau.
Pour les prochaines années, le dossier de fond sera la révision du PAL, mais il y aura aussi tous les projets parallèles,
convient-elle. En effet, la nouvelle urbaniste-aménagiste communale explique le nombre toujours plus important de demandes de permis de construire.
Alors qu’Eric Sivignon estime à environ 160 le nombre de demandes par année, Emilie Veluet relève qu’à l’heure actuelle, 180 dossiers sont à traiter.
Les personnes viennent avec leurs projets, c’est à nous de trouver des compromis et de les accompagner au mieux,
développe-t-elle. Le chef du DTSC ajoute qu’en tant que premier interlocuteur, la Commune se doit d’expliquer les réglementations et est certain que cet engagement améliorera le lien avec la population.
10’000 habitants et grande superficie
Habitante de Saint-Sulpice, Emilie Veluet est née en France et a étudié à l’Institut d’urbanisme à Paris. Elle est titulaire d’un master en aménagement du territoire. Après plusieurs mandats dans la capitale française, la nouvelle urbaniste-aménagiste communale s’est formée à l’EPFL en mobilité et urbanisme. Après Paris et Lausanne, le Val-de-Travers n’est-il pas un peu dépaysant ?
J’ai la volonté de travailler pour la commune où j’habite,
sourit-elle, en espérant mettre ses compétences au service de la population.
La création d’une fonction d’urbaniste-aménagiste est aussi révélatrice d’une évolution. Aujourd’hui, les législations et la multiplication des règles rendent la gestion de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire plus compliquée pour les communes. Dans le cas de Val-de-Travers, 10’000 habitants et plus grande commune du canton en superficie, étoffer son dicastère du territoire apparaît comme logique et inéluctable.
Gabriel Risold