Fédération du Transjuralpin
Donner des perspectives à la ligne
L’assemblée générale 2023 de la Fédération du Transjuralpin (FTJA) s’est tenue le 22 août à Pontarlier. La pérennité de la ligne ferroviaire Neuchâtel-Travers-Pontarlier-Frasne en direction de Paris est en jeu. Pour la FTJA, il importe à court terme d’assurer le financement de la navette pour les prochaines années et d’œuvrer à moyen terme à la reconnaissance de la ligne Neuchâtel-Travers-Pontarlier-Frasne (-Paris) comme une ligne d’importance internationale.
Assurer le financement des courses Neuchâtel-Travers-Pontarlier-Frasne
Au cours de l’assemblée générale, en présence notamment de Frédéric Mairy, président de la région Val-de-Travers, le financement de la ligne Neuchâtel-Travers-Frasne-Pontarlier a constitué un premier thème de discussion. Ce dernier est pris en charge par l’Office fédéral des transports (Fr. 0,6 million), le Canton de Neuchâtel (Fr. 1 million) et la Région Bourgogne-Franche-Comté (Fr. 400’000.). Pour 2024/25, il s’agit de garantir le financement des trois paires de courses quotidiennes actuelles à l’horaire. Les comptages des CFF montrent la croissance des relations Neuchâtel-Pontarlier ainsi que Pontarlier-Frasne, ce qui confirme que la ligne répond à des besoins internationaux mais aussi régionaux.
La FTJA attend des entreprises de transport davantage de statistiques sur les voyageuses et voyageurs, en intégrant la problématique des quotas internationaux qui limitent le nombre de places au départ de Frasne. Ainsi, les usagers en provenance de Neuchâtel, Travers, Pontarlier ou Frasne sont en effet parfois contraints de commander des billets Lausanne-Paris ou Vallorbe-Paris, quand le quota depuis Frasne (dont dépendent ces gares de départ pour un voyage en relation avec les TGV Lyria) est épuisé. Il est cependant essentiel de les considérer dans les statistiques pour mesurer plus précisément la fréquentation et le potentiel de la ligne. Selon les CFF, 60’000 passagers empruntent annuellement la ligne Neuchâtel-Travers-Pontarlier-Frasne (avec une progression attendue en 2023). Une fréquentation potentielle plus importante se cache donc derrière ce nombre, car certains clients de la ligne Neuchâtel-Frasne n’accèdent pas à un billet au-delà de Frasne.
Assurer la pérennité de la ligne du Transjuralpin
Un renouvellement important de l’infrastructure SNCF entre Les Verrières-Frontière et Pontarlier est nécessaire. Les travaux se montent à plus de 15 millions d’euros, pour assurer une durée de vie de la ligne de 40 ans. S’ils ne sont pas réalisés, il en résultera un allongement du temps de parcours de 4 minutes entre Les Verrières-de-Joux et La Cluse-et-Mijoux (vraisemblablement dès 2026), pouvant avoir un impact sur les correspondances avec le TGV à Frasne. Pour le financement des travaux, la Région Bourgogne-Franche-Comté, l’État français et la Confédération suisse devront s’accorder. La Région Bourgogne-Franche-Comté, le Canton de Vaud, le Canton de Neuchâtel et les entreprises de transport se coordonneront pour évaluer le potentiel de développement de la ligne sur le moyen et long terme.
Ligne du Franco-Suisse : réel atout pour le massif du Jura
La vitalité de la ligne Neuchâtel-Travers-Pontarlier-Frasne complète celle de la ligne Lausanne-Vallorbe- Frasne. Ensemble, elles offrent un beau potentiel de voyageurs pour la ligne à grande vitesse dans le massif du Jura et pour les gares de Frasne et Dijon, ainsi que pour le trafic régional, notamment de et vers Pontarlier. Sa suppression fragiliserait également l’axe Lausanne-Vallorbe-Paris et affaiblirait la cohésion et l’attractivité de tout le centre de la région jurassienne franco-suisse, pourtant particulièrement dynamique économiquement. Alors que le changement climatique impose plus que jamais de réduire nos émissions de CO2, l’existence d’une infrastructure ferroviaire représente un atout majeur, qu’il faut impérativement valoriser et pérenniser.
Comm.