La 11e édition change de format, mais pas d’ADN

Les fidèles du Festival de la Chapelle aux Concerts de Couvet auront dû attendre plus longtemps qu’à l’ordinaire pour savourer la onzième édition. Initialement organisé, depuis sa première, fin septembre sur quatre jours, le festival a choisi de tout changer après son dixième anniversaire. Pour cette nouvelle édition, celui-ci s’étendra sur tout le mois de mars, proposant cinq concerts lors des quatre dimanches du mois prochain, avec une soirée d’ouverture le mercredi 5 mars au cinéma Colisée à Couvet.

« Le défi de l’organisation reste identique, mais nous nous sommes rendu compte ces dernières années que le public n’avait parfois plus l’énergie à consacrer toute une journée ou un week-end à notre événement », relève Fabienne Pantillon, membre du comité des Évasions musicales qui mettent sur pied le festival. Constat partagé par sa collègue de comité, Lise-Marie Vuillemin. « Désormais, les gens picorent çà et là un élément, une prestation, qui les intéressent », relève-t-elle, estimant qu’il faut comprendre cette évolution et s’adapter au goût du public. Toutefois, cette révolution au niveau du programme ne se fait pas au détriment de sa qualité.

Originalité et diversité

Pour cette nouvelle édition, l’ADN du Festival de la Chapelle ne changera que peu. « Nous sommes toujours centrés sur le piano », reconnaît Fabienne Pantillon, en avouant tout de même une présence plus forte des instruments à vent, chose nouvelle pour le festival. Ceux-ci seront parfaitement mis en valeur le dimanche 30 mars en clôture de festival avec la prestation « bigarrée et festive » du quintette de cuivres du Geneva Brass à la renommée mondiale.

Le festival débutera le 5 mars au cinéma de Couvet, en collaboration avec le Ciné-Club du Val-de-Travers, où des improvisations au piano de Lucas Buclin accompagneront un film de Buster Keaton, Les lois de l’hospitalité. « Il est un spécialiste de cela et nous n’avons entendu que des éloges », note Fabienne Pantillon qui espère que cette représentation attirera un public différent, avec notamment la gratuité de l’entrée. La première à la Chapelle aux Concerts, le 9 mars, mettra à l’honneur une création originale du compositeur et pianiste de jazz genevois Marc Perrenoud, « Hindamars », en première mondiale, et interprétée par Marc Pantillon au piano et Fabrice Ferez, au cor anglais. Instrument méconnu à ne pas rater, selon les membres des Évasions musicales.

« Récital-surprise » pour le concours de nouvelles

Le dimanche 23 sera consacré au piano et à une habituée du festival, Sylviane Deferne. La pianiste interprétera des œuvres de Robert et Clara Schumann, « l’épouse un peu négligée ». «Après onze ans, il y a évidemment des artistes qui reviennent », note Fabienne Pantillon. Son parcours récompensé de plusieurs prix internationaux en fait l’une des têtes d’affiche de cette édition. « Mais, il n’y a que des têtes d’affiche », sourient les deux membres du comité, soulignant que tous les musiciens sont des artistes aguerris. En effet, avec quatre soirées centrées sur quatre artistes, le public pourra se consacrer entièrement à un jeu, des notes et des interprétations toutes spécifiques.

Une autre soirée, la cinquième dans le désordre, le 16 mars prochain, sera celle de la surprise et nommée « Des notes et des mots ». Elle verra un récital-surprise qui suivra la révélation des résultats du concours de nouvelles organisé lors du 10^e anniversaire, ainsi que la lecture du texte primé par Blaise Berthoud, membre du groupe théâtral des Mascarons et aussi des Évasions musicales. « Cette diversité dans notre programme ne doit pas effrayer les gens », relève Fabienne Pantillon en estimant que celui-ci est vraiment accessible « au plus grand nombre ». Dernière nouveauté pour cette onzième édition, les entrées sont libres et les rémunérations se feront au chapeau.

Gabriel Risold