Fête du 24 février
Audacieuse fusion gravée dans le plâtre
Samedi, 18 heures, les cloches du temple de Noiraigue sonnent à tout rompre. À l’intérieur du lieu sacré, les rangées de bancs sont majoritairement occupées. La célébration de la Fête du 24 février peut commencer. Cette année, le programme est notamment riche d’un double emplâtrage pour célébrer les citoyennes d’honneur 2022 (aucun événement n’avait eu lieu en raison de la pandémie) et 2024. Les cloches se taisent enfin, la célébration débute…
Le président du comité d’organisation de la Fête du 24 février, Malo Bortolini, ouvre les feux en qualifiant Noiraigue de « porte d’entrée du Val-de-Travers. » Une bien jolie formule. Le Chœur d’Hommes prend immédiatement le relais et continue tout en symbole en entonnant l’hymne du Val-de-Travers. « Vous ai-je dit combien m’est cher, mon pays, le Val-de-Travers », questionnent les paroles. Cet attachement régional se retrouvera dans toutes les prises de parole de la soirée. « Seize années de partage et de cohésion. Il ne faut jamais oublier ceux qui ont eu l’audace et le courage de créer cette fusion », insiste Malo Bortolini.
Un exemple pour les autres
Quelques jours après une autre fusion, celle des clubs de foot de Couvet et de Fleurier, ses mots trouvaient un pont tout fait avec l’actualité vallonnière immédiate. Le président du Conseil des élèves de l’École Jean-Jacques Rousseau, Nathan Pahud, s’est ensuite fendu d’un avis pertinent et un brin « provocateur » sur le sujet des fusions : « La commune de Val-de-Travers a été l’une des premières à oser ce défi. En cela, elle a été un exemple pour les autres. Même regroupés, nos villages présentent l’avantage d’être assez proches et à taille humaine. Cela permet de toujours tomber sur quelqu’un que l’on connaît quand on sort de chez soi. C’est un bon facteur de cohésion sociale. On ne le retrouve pas à Neuchâtel par exemple… »
Les paroles fusent, le plâtre se prépare
Pendant qu’il parlait, la première des deux cérémonies de l’emplâtrage se préparait à l’extérieur. De notre position, on pouvait entendre le « maestro » Thierry Codoni préparer le plâtre. Depuis la nomination du premier citoyen d’honneur, en 2010 (Jacques-André Steudler), chaque nouvel « élu » est appelé à planter sa main dans le plâtre sous forme de tradition. Sans doute pour en garder une trace indélébile, un peu comme quand on garde son plâtre petit, quand on est tombé en camp de ski. Sauf qu’ici, ce n’est pas de la neige qui tombe mais les éloges.
Une bénévole emplâtrée
Citoyenne d’honneur 2022, Marlyse Castellani est saluée pour son engagement bénévole et ses années de service passées au sein du Cora. « J’aimerais associer à ce titre honorifique tous les bénévoles qui agissent dans l’ombre. Personnellement, c’est un plaisir d’avoir beaucoup donné dans ma vie et je suis reconnaissante pour tout ce que j’ai reçu en retour. » Lors de l’intermède musical suivant, Romain Jacot se laisse aller à quelques sifflotements durant sa chanson. Peut-être un clin d’œil aux cloches qui avaient retenti le 24 février 2008, à 13 heures, pour saluer le résultat du vote. Le président du Conseil communal, Christophe Calame, n’a pas manqué d’y faire référence en tout cas. Mais tout cela avait à peine de quoi masquer de nouveaux bruits extérieurs…
C’est le HC Noiraigue qui régale
Thierry Codoni, et son jeune complice, avaient remis la main à la pâte apparemment. Cette fois, c’est Danièle Chevalier qui va devoir plonger sa main dans le plâtre en sa qualité de citoyenne d’honneur 2024. « Oh ben il y a du monde ce soir par ici. Merci à la joyeuse bande d’emplâtrés qui m’a choisie », s’est-elle laissé aller. Le président de la Commune de Rochefort, Tony Perrin, a enchaîné en bon voisin, rappelant que ceux qui empruntent le tunnel de la Clusette chaque jour traversent deux communes sans même s’en rendre compte (Val-de-Travers et Rochefort). Finalement, la levée des bans de l’absinthe communale a clôturé la partie officielle qui s’est poursuivie au collège du village sous l’égide du HC Noiraigue et de ses membres. Tiens, la fusion est à la mode, ils ne voudraient pas fusionner avec le CP Fleurier ceux-là ?
Kevin Vaucher