Finale suisse et meeting
Les rois de la frappe s’exposent !
Le boxing club Val-de-Travers est en garde depuis bientôt trente ans ! Le cap des trois décennies sera atteint l’année prochaine. « En garde » ne veut pas forcément dire en avant-garde. Ce sport manque énormément de visibilité médiatique et de considération politique. Pourtant, on est loin de la violence gratuite de certains sports et à des galaxies du sport-business. Sur le ring, les règles du jeu sont claires et le respect mutuel. En Suisse, et au Vallon, ce sport de contact ne vit que par l’investissement sans limite de ses pratiquants et de quelques passionnés. Jugez plutôt !
Pour avoir un avis sur un sujet, il est bien plus facile de faire siens les préjugés que l’on entend plutôt que de chercher à le comprendre en allant directement s’y frotter sur le terrain. En matière de préjugés, on ne fait pas beaucoup mieux que la boxe dans le domaine sportif. « Un sport de bourrin ! Des malades écervelés qui se tapent dessus pour savoir à qui il restera le plus de neurones en sortant du ring » et ainsi de suite ! Ces idées stupides et dépassées ne reposent généralement sur aucun fondement objectif.
De la boxe sans coup violent
Voilà en partie pourquoi le boxing club Val-de-Travers organise une exhibition mélangeant un meeting de boxe olympique et du light contact. « Le light contact est une version allégée de la boxe. Ici, c’est principalement la technique qui est récompensée. Le but est de toucher un maximum de fois son adversaire sur différentes parties du corps », explique Ylona Mordasini, coach de cette discipline. Trois juges et un arbitre encadrent le combat. Ils sanctionnent tout coup considéré comme trop violent. « On parle plus de touchettes ou de coups retenus que de frappes. Sous cet angle, on peut considérer que ça se rapproche de l’escrime comme activité », renchérit David Alès.
Six Vallonniers engagés en finale suisse
Samedi 10 décembre, vous pourrez parfaitement saisir les subtilités de cette discipline lors de la « journée sport de contact » organisée à espaceVal. « Il y aura d’abord les finales suisses de light contact, auxquelles participent six Vallonniers (sur 51 participants, de 12 h à 17 h). Puis il y aura un meeting de boxe olympique où douze combats vont être proposés entre 19 h et 23 h. Il va y avoir du spectacle », promet Leila Kuci, membre du comité.
Avec la présence du champion suisse
Il s’agira de combats amateurs avec un match Suisse-France en toile de fond. « Plusieurs boxeurs neuchâtelois, ainsi que le champion suisse, Gabriel Tomas, défendront nos couleurs nationales », développe le président du club Stéphane Berger. Ce Vallonnier au contact facile est un excellent ambassadeur de ce sport au Vallon.
Je suis un gars qui essaie d’être arrangeant avec tout le monde. Tous ceux qui veulent mettre les gants doivent pouvoir le faire sans inégalités.
Ainsi, il a mis en place un tarif spécial famille par exemple. Le premier enfant paie 50 francs par mois pour s’entraîner et le deuxième ainsi que le troisième peuvent venir gratuitement à la salle.
Une salle « underground » mais fonctionnelle
Une jeune fille handicapée a également été intégrée au cours distillé pour les moins de 16 ans. C’est l’inclusion qui efface les différences et Stéphane Berger l’a parfaitement compris. Il y a huit ans, lorsque le boxing club a été prié de quitter son ancien QG de Saint-Sulpice, Stéphane Berger a remué ciel et terre pour trouver un nouvel espace. C’est finalement dans un vieil immeuble industriel de l’ancien site Dubied qu’il a trouvé refuge. Il n’y a presque pas de chauffage et l’humidité est tenace. Mais les 200 mètres carrés de surface, perchés tout en haut de l’immeuble de la rue des Moulins 20, sont fonctionnels. L’environnement colle bien avec l’esprit « underground » de la boxe. « Notre salle a un charme qui lui est propre », rigole-t-il. Charmant ce club, n’est-ce pas !
Kevin Vaucher