Sur son logo, le FC Kosova NE ne fait-il pas référence à un aigle à deux têtes ? Nʼest-ce pas le signe quʼun club peut avoir un nom à consonance communautaire (Kosova pour Kosovo) tout en prônant une ouverture totale sur son environnement ? Cʼest en tout cas le point de vue défendu par le nouveau président Pajtim Ramadani.

Cʼest terminé le temps où nos grands-parents vivaient un peu entre eux. Certes, nous sommes issus dʼune certaine communauté mais nous sommes tous des Vallonniers. Et le foot ne doit pas être une question dʼorigine mais de partage, de toute manière. Avec cette journée portes ouvertes sur le terrain de foot dʼespaceVal, on a voulu dire « faites-nous confiance, on veut simplement faire quelque chose de bien pour les jeunes et pour la région en général.

Sections féminine et juniors souhaitées

Cette journée avait deux objectifs. Dʼabord présenter le club à la population puis détecter dʼéventuels joueurs pour élargir la base.

Kosova se résume à une seule équipe pour le moment et nous voulons construire un vrai club, avec une section féminine et des juniors notamment. Créer une école de foot est aussi quelque chose qui nous tient à coeur. Dimanche, nous avons accueilli quatre à cinq femmes et une petite trentaine de jeunes de 3 à 10 ans (dont plusieurs filles). Lʼidée de bâtir une équipe féminine en FF19 (moins de 19 ans) nʼest pas exclue non plus.

Pour le moment, il est encore trop tôt pour bâtir sereinement une équipe de juniors ou une équipe féminine mais dʼautres journées de détection et de présentation devraient suivre pour arriver progressivement à rassembler.

Rassembler oui, démarcher non

Vous avez utilisé le bon mot : rassembler. On nʼest pas dans une démarche de démarchage. Il existe un Groupement au Val-de-Travers et nous nʼirons jamais à la chasse aux jeunes. En revanche, si nous arrivons à regrouper suffisamment de jeunes autour de notre projet alors nous leur proposerons volontiers dʼinscrire cette équipe dans un championnat. On ne veut exercer aucune pression sur les recrues potentielles. Cʼest pour cette raison que ça prendra le temps que ça prendra. On est conscient que cʼest un travail de longue haleine qui démarre. Nous miserons sur lʼéquité des chances, sur lʼouverture et surtout sur la qualité de nos entraîneurs.

Le club sʼest déjà doté dʼun directeur sportif pour lʼensemble du club et dʼun directeur marketing notamment. Une identité commune offre de meilleures chances pour rassembler.

Avec quel soutien de la Commune ?

En fin de journée, Pajtim Ramadani affichait le large sourire du devoir accompli.

Il nʼy a pas que moi qui ai le sourire, regardez autour de vous. Tout le monde est ravi. On a offert les grillades et on a pu aller à la rencontre des parents des jeunes Vallonniers. Nous savons quʼil faudra un peu de temps pour quʼils nous fassent confiance. On le prendra et on ne les décevra pas. On espère que la Commune nous apportera un soutien plus appuyé dans notre projet. Actuellement, nous louons le terrain de foot dʼespaceVal à un prix conséquent et nous nʼavons quʼune minuscule buvette pour recevoir nos supporters. Ne pourrait-on pas faire mieux pour un club de foot qui attire du monde au stade ?

Deux nouvelles équipes créées

Pour le rangement, Kosova NE doit se contenter de quelques mètres carrés pour entasser des packs de boissons et du matériel dʼentraînement, au milieu de cartons de catelles et de quelques bouts de feraille entreposés là, en attente.

Nous aimerions avoir une oreille plus attentive de leur part. Nous sommes les premiers à vouloir trouver des solutions. Je pense que notre projet mérite de la considération.

Dʼautant plus quʼun premier palier va prochainement être franchi au FC Kosova NE qui sʼapprête à créer deux nouvelles équipes masculines. Lʼune évoluera en cinquième ligue et lʼautre en catégorie vétérans (plus de 30 ans). Un bon joueur de foot sait créer lʼouverture pour filer au but. Kosova saura-t-il créer la bonne ouverture ?

Kevin Vaucher