Formation professionnelle
64 nouveaux diplômés au CNIP
Lors de sa deuxième remise de diplômes de l’année 2024, le mercredi 25 septembre dernier, le Centre neuchâtelois d’intégration professionnelle a décerné 64 diplômes répartis dans sept domaines. La fierté des diplômés et de leurs proches était visible.
Comme le veut le slogan du Centre neuchâtelois d’intégration professionnelle (CNIP), « Aider à rebondir », une soixantaine de personnes ont rebondi, ce mercredi 25 septembre, dans les ateliers de l’institution. Proches et familles étaient venus nombreux assister à la deuxième remise de diplômes de l’année 2024 du CNIP. 64 diplômes dans sept domaines de formation ont été remis, allant de celui du contrôle qualité à celui de chef d’équipe, en passant par la mécanique, la logistique ou l’automation.
D’une manière singulière, le directeur du CNIP, Thuan Nguyen, a débuté son intervention en relevant la hausse actuelle du taux de chômage dans le canton, liée notamment au ralentissement des exportations horlogères. Il a présenté une liste non exhaustive des professions menacées à moyen terme en raison de l’intelligence artificielle. « Dans cette liste, aucun des métiers enseignés au CNIP ne figure. Ils seront peut-être transformés, mais ils ne pourront pas disparaître », a-t-il déclaré, ajoutant que désormais les diplômés étaient dans un corps professionnel porteur proche de l’horlogerie, dont l’activité est depuis toujours cyclique.
« Clé » et « tremplin »
La deuxième intervenante de cette cérémonie était Michelle Fongang, cheffe de service adjointe du Service cantonal de la cohésion multiculturelle (COSM), présente en raison d’un projet-pilote mené entre le Service des migrations (SMIG), le CNIP et son service, dont quatre nouveaux diplômés ont pu bénéficier. « Sous l’impulsion du Conseil d’État, COSM et SMIG nous ont approchés pour mettre en place ce projet formateur », détaille Thuan Nguyen, en signalant qu’une deuxième volée est actuellement en cours. En plus d’une formation professionnelle délivrée par le CNIP, ces personnes issues de la migration reçoivent des cours de français. Pour ces dernières, mercredi passé, la réussite était double : celle du diplôme en polissage et celle d’être parvenu à s’intégrer malgré la barrière de la langue. Cette fierté supplémentaire se lisait sur les visages.
Le polissage fut le terme choisi par la réprésentante du COSM pour « filer » la métaphore dans son discours. « Polissage, j’ai cherché à savoir ce qu’il y avait derrière ce mot », a-t-elle débuté. « Cela vaut 12 points au Scrabble ». Plus sérieusement, elle a souligné que les apprenants avaient « poli » leur « propre formation et affiner » leur avenir. « Ce diplôme est plus qu’un bout de papier, mais une clé pour de nouvelles portes, un tremplin », a relevé Michelle Fongang à l’ensemble des lauréats, avant de saluer leur volonté pour avoir surmonté différents obstacles. « Vous êtes la preuve que la diversité est une force supplémentaire », a-t-elle reconnu.
Compétences remises en question
Coprésident de l’Association pour la promotion de la formation continue (APFC), Benoît Chételat a clos la partie oratoire en se disant enchanté d’une première année de partenariat avec le CNIP pour arriver à la reconnaissance intercantonale des diplômes de « chef/fe d’équipe » par son association, active dans les cantons du Jura et de Berne. Il a tenu à rappeler que dans un monde « compétitif et en changement », les « compétences acquises » ne suffisaient pas.
Néanmoins, le coprésident de l’APFC a aussi souligné que les qualités humaines, empathie, volonté, remise en question, et personnalité étaient aussi des atouts dans un parcours professionnel. « Le chemin du savoir ne s’arrête jamais », a-t-il déclaré, comme un mantra. Une phrase que probablement le CNIP peut faire sienne, l’institution permettant à plusieurs centaines de personnes par année de se réinventer, de rebondir professionnellement.
Gabriel Risold