Bleu de Chine s’arrêtera mais ne criez pas…
Adriana et Philippe Ioset vont dire adieu à leur espace culturel à la fin de l’année. L’exposition de ce mois d’octobre est l’avant-dernière « mise à jour » artistique de la « maison bleue ». Les peintures de Stefanie Clerc, les sculptures d’André Pirlo et la collection privée d’Yves Petermann ont donc une grande responsabilité ce mois-ci. Celle d’interpeller au maximum ! Non pas sur la difficulté de faire vivre l’art, et d’en vivre dans notre pays, mais sur l’absolue nécessité de déranger et de s’interroger sur la société à travers l’art. En cela, la collection d’Yves Petermann est parlante, pour ne pas dire criante. Ce juriste, attaché à la justice, s’est penché sur l’injustice et sur la souffrance du monde durant toutes les années qu’il a passées à écumer le globe avec le CICR (Comité international de la Croix-Rouge). Israël, Palestine, Iraq, Syrie et d’autres régions traumatisées ont jalonné son « chemin de l’horreur ». Heureusement, ce voyage a aussi eu des vertus positives comme celle d’aiguiser son appétit pour l’art. Comme il n’y a jamais de hasard dans la vie, cette soif artistique est née avec l’« Urlo » de Nuccio Fontanella. Cette œuvre représente un hurlement qui traverse le temps et l’espace. Ce cri peut symboliser le désespoir, la peur et la rage de terriens parachutés sur de « mauvais endroits » sur la terre, où règnent le chaos et l’injustice. Adjugé et surtout vendu comme ces faiseurs de guerre, avides de pouvoir et souvent vides de toute justice humaine… KVA