Drôle de dernière saison
Vendredi soir passé, le CP Fleurier a perdu 1-5 contre Prilly. Les Vaudois font partie des favoris du championnat de 2e ligue, il n’y a donc rien de honteux en soi. Vendredi soir passé, c’était aussi la huitième défaite des Vallonniers en dix sorties. Ça, c’est plus problématique ! Et ça se ressent au classement où le CP est sérieusement décramponné du top 4 désormais. Rien n’est perdu pour la qualification pour les play-off mais il faudra enchaîner les victoires lors des neuf parties restantes pour espérer une issue favorable. Le clubiste de toujours, Sébastien Kisslig, imaginait volontiers autrement sa dernière saison sur la glace.
Fleurier – Prilly Black Panthers 1-5 (1-2, 0-3, 0-0) But de Mieville.
Lucarella ; Pipoz, Jeanneret ; Vermot-Petit-Outhenin, Marthaler, Di Caprio ; Aeschlimann, Dubois G. ; Rambousek, Dubois S., Kisslig ; Berger ; Huguenin, Mieville, Derendinger.
C’est une drôle de dernière saison !
En quelques mots simples, l’attaquant du CP Fleurier Sébastien Kisslig résume efficacement le ressenti partagé par beaucoup vis-à-vis des performances de son équipe. Jamais décroché et souvent volontaire, le CP ne parvient pourtant pas à faire enfin décoller ses résultats. Sept points en dix matches (6e du groupe 1), c’est bien pauvre pour un collectif qu’on imaginait volontiers faire partie du top 3 avant que les lumières s’allument au Centre de sports de glace. Drôle de saison aussi au niveau de la situation sanitaire qui pousse certains joueurs non vaccinés à se tenir à distance de la patinoire. à ceci s’ajoutent les blessés en nombre, ce qui provoque un facteur de déséquilibre potentiel dans le vestiaire.
« Déçu d’avoir le sentiment que certains en gardent sous le pied »
Contre Prilly, il a fallu aller chercher du renfort chez la deuxième équipe (Michael Derendinger) ainsi que la licence B de l’ex-Fleurisan Leandro Di Caprio pour pouvoir aligner péniblement 14 joueurs sur la feuille de match. Oui, drôle de saison ! « Contre un tel adversaire, on n’avait pas le droit à l’erreur et on n’a pas fait un match parfait. La défaite est logique. L’énergie dépensée et l’envie étaient bonnes mais c’était davantage des efforts individuels qu’une réelle charge d’équipe. Il faut qu’on arrive à se souder derrière un même objectif pour être plus solides. On a de très bonnes individualités mais il manque encore ce jeu d’équipe. » Canaliser les motivations de chacun derrière un même plan d’attaque pourrait être salvateur.
De toute façon, on n’a plus le choix : il faut gagner ! Il nous faudra au moins 5 succès sur les neuf parties qu’il reste à jouer pour espérer être en séries finales.
Il poursuit :
Chacun doit montrer qu’il veut se faire mal pour ses copains et qu’il y croit encore,
pousse le joueur de 34 ans. Celui qui a pratiquement toujours évolué sous le maillot « jaune et noir » depuis qu’il a commencé le hockey, à quatre ans, parle et joue avec le cœur.
C’est ça, il faut mettre du cœur dans chaque présence sur la glace. Personnellement, je sais bien que je ne peux plus apporter autant qu’à vingt ans. Mais je peux vous assurer qu’à la fin de chaque match j’ai tout laissé ce que j’avais dans mes tripes sur la glace.
Effectivement, le Courrier l’a d’ailleurs souligné à plusieurs reprises, Sébastien Kisslig ne triche pas !
Comme c’est ma dernière saison, j’ai envie que mon histoire de joueur se termine bien. Et je suis parfois déçu d’avoir le sentiment que certains en gardent sous le pied ou qu’ils ne tirent pas aussi fort à la même corde que les autres.
Responsabilités familiales et professionnelles
Contre Prilly, il y a d’abord eu un bon premier tiers-temps conclu sur le score de 1-2. Puis, certains ont sans doute lâché un peu la corde et elle s’est détendue.
On n’a pas su rester sur la même dynamique et on est passé à côté de ces vingt minutes. Ce n’est pas pour rien qu’on a perdu cette période 0-3. Et il aurait fallu réagir immédiatement dans le dernier tiers pour avoir une chance de revenir. Mais on ne l’a pas fait.
Avec quatre buts de retard, l’envie était-elle toujours là chez tous les joueurs ? à chaque joueur de répondre à cette question. Je l’ai dit, il reste neuf rencontres ! Le futur retraité espère prolonger le plaisir au-delà de ces neuf rencontres mais son équipe saura-t-elle lui offrir le cadeau d’adieu qu’il mérite ?
On verra bien,
lâche le responsable du service client et de la haute horlogerie chez Piaget.
Quelle que soit l’issue de la saison, je ne regretterai pas mon choix d’arrêter le hockey. Je veux me consacrer à mon job, à ma femme et à mes deux enfants. Le grand fait du hockey avec les U13. Je m’investis à ses côtés et pour les jeunes en participant aux entraînements et au coaching lors de leurs matches. Et ça prend vite du temps puisqu’il a deux matches par week-end en général. J’ai aussi envie de passer du temps avec mon autre enfant et avec ma femme qui ne me voit pas beaucoup avec tout ça.
Et la suite ?
J’ai du plaisir à transmettre mon expérience avec les jeunes et pourquoi pas continuer à coacher des juniors. Je parle de coaching et pas de devenir entraîneur professionnel car ça prend aussi beaucoup de temps.
En attendant, Sébastien Kisslig et les Fleurisans arriveront-ils à faire un pied de nez à cette drôle de saison et à renverser la vapeur ? Prochain match, ce soir contre Star Chaux-de-Fonds aux Mélèzes.
Kevin Vaucher