Il est d’usage de dire qu’à côté de chaque grand homme se trouve une femme  et rien ne peut mieux résumer la force de présence d’Elisabeth Girardier à l’égard de son mari, qu’elle a soutenu par ses conseils éclairés, son sens des relations, son empathie et son ouverture envers autrui. Elle a encouragé et accompagné cet entrepreneur avisé, volontaire et rigoureux gestionnaire dans l’achat et l’aménagement du Clos Grand Jaques à Môtiers pour le mettre à disposition de toute la population sous l’égide de la Fondation. Celle-ci en est l’unique propriétaire, par donation et porte désormais le nom de Parc Girardier, en hommage à son donateur.

Humaniste engagée, Elisabeth Girardier l’a suivi dans la création par la Fondation du « Prix Girardier Jeunesse et Environnement » accordé chaque année à une initiative menée par des jeunes, en faveur de la protection de l’environnement en Suisse ou à l’étranger.

En été 2019, à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de la Fondation, Elisabeth Girardier avait prononcé les quelques mots suivants :

… Lorsque mon mari a lu, dans le journal régional que la Commune de Môtiers cherchait de l’argent dans toute la Suisse pour sauver le Clos Grand Jaques et faire en sorte qu’il ne soit “bâti”, il a envisagé une possibilité de satisfaire son “mal du pays” en aidant la terre de ses ancêtres. Il avait en effet découvert qu’il y avait des Girardier depuis toujours à Môtiers, une famille qui avait aidé Jean-Jacques. Comme la Commune de Môtiers n’avait alors reçu que Fr. 100.-, mon mari s’est mis en rapport avec le vendeur. Mais ce ne fut pas simple de le convaincre de lui laisser le terrain. Cependant, avec son endurance, sa gentillesse et sa finesse, il est parvenu, avec l’aide de son notaire, à constituer une fondation pour faire en sorte que cet endroit demeure vert et jamais construit, donc intact pour toujours. Grâce aussi au soutien désintéressé de M. Benoît, ancien garde forestier, malheureusement plus parmi nous, le parc fait aujourd’hui partie de la vie villageoise de Môtiers. En ce moment, c’est notre fille Viviane Jacqueline Girardier qui poursuit l’œuvre de son père, avec responsabilité, orgueil et amour. Avec le Conseil de Fondation, la Commune de Val-de-Travers, il me semble que c’est un magnifique succès ! (…)

Un mot enfin, mon mari ne s’est jamais senti mécène. Au contraire, il a travaillé durant toute sa vie, sa seule motivation fut de laisser un peu de son amour au pays de ses ancêtres, le Jura, le Val-de-Travers en particulier, afin que cette région rayonne longtemps !

Soulignons enfin qu’elle n’a pas été que l’épouse efficace de ce grand homme, auquel nous avions rendu hommage lors de son décès. Elle a, de son côté et très discrètement, soutenu de manière notable des initiatives dans le domaine du développement durable en Amérique du Sud et dans le sous-continent indien ainsi qu’en Suisse dans le domaine de l’assistance aux oubliés de la croissance.
à Viviane, notre chère présidente, à sa famille et ses proches, les membres de la Fondation du Parc Girardier témoignent par ces quelques lignes de leurs sincères condoléances et s’associent à votre peine.

Jean-Patrice Hofner
Membre fondateur