Hommage à Marilou Münger
Lundi au temple de Fleurier, des gens de tout le Vallon se sont rassemblés pour remettre à Dieu Marilou Münger, personnalité atypique qui aura imprégné la vie de lʼÉglise protestante au Val-de-Travers pendant un quart de siècle, de 1983 à 2009.
Après avoir travaillé entre autres en milieu hospitalier et dans une maison dʼédition, elle entama, à 35 ans, mariée et mère de deux enfants, une formation au ministère de diacre dans lʼÉglise.
Après un stage à Travers et Noiraigue, cʼest à Fleurier et dans les villages voisins, puis au sein de la paroisse unique de la région, quʼelle a consacré lʼessentiel de son temps et de ses forces à visiter les aînés, les malades et tous ceux qui le souhaitaient, ainsi que les familles dont elle accompagnait les enfants sur leur chemin de foi. Elle a présidé nombre de cultes pour tous âges et dʼactes ecclésiastiques, notamment des cultes dʼà-Dieu : beaucoup gardent mémoire de sa capacité dʼévoquer une vie parvenue à son terme, en paroles, mais aussi au travers dʼune image ou dʼun objet-symbole.
Malgré les épreuves qui avaient marqué dès sa naissance sa propre vie, – ou peut-être grâce à elles –, elle avait la faculté de se décentrer dʼelle-même pour se mettre à lʼécoute et au service de ceux quʼelle rencontrait, quʼils prennent part à la vie paroissiale ou sʼen soient distancés.
Passionnée de chant, elle a dirigé pendant des années le chœur paroissial de Travers, ainsi que celui des femmes paysannes du Vallon.
Dans les années 2000, elle eut aussi la charge de lʼaumônerie cantonale auprès des détenus.
Par ailleurs, elle fut toujours active au sein du mouvement sans frontières des Espérantistes.
Lorsquʼelle prit sa retraite, en mai 2009, elle affirma quʼelle ne cesserait pas pour autant dʼêtre diacre, consacrée au service des autres et de Dieu.
Mais la maladie et une difficulté croissante à se mouvoir lʼamenèrent peu à peu à se replier sur elle-même, et cʼest au home des Marronniers, à La Côte-aux-Fées, quʼelle vécut la dernière étape de son existence, jusquʼà son décès, le 5 avril, à lʼâge de 77 ans.
Ion Karakash