Horaire TransN 2025
Le bras de fer continue !
Depuis quelques mois, l’annonce du nouvel horaire de bus donne lieu à un bras de fer autour de la ligne 590 (Couvet – Pontarlier). Dernier fait d’armes en date, le dépôt d’une pétition dotée de 2807 signatures à la Chancellerie de Neuchâtel, le 11 octobre. Mais depuis, le résultat de la consultation lancée auprès de la population a été rendu public par l’office des transports. Si l’ajout d’une course en semaine, et en fin de soirée (22 h 24), est évoqué entre Fleurier et Les Verrières, d’autres lignes font réagir au Val-de-Travers. On fait le point !
« Si les conclusions de cette consultation sont appliquées, ce ne sera plus 1600 personnes qui seront ennuyées par la situation (équivalent au nombre d’habitants cumulés des Verrières, des Bayards et de Saint-Sulpice, prioritairement concernés par la ligne 590) mais 12’000 Vallonniers que l’on emmerde. Et pardonnez-moi l’expression. » Sylvain Moser a bien de la peine à cacher sa colère. Le conseiller général des Verrières se bat depuis des semaines contre le nouvel horaire TransN 2025 qu’il juge, comme plus de 2800 pétitionnaires, injuste pour le Haut-Vallon. Que se passe-t-il encore exactement ?
Le Vallon laissé pour compte ?
Avant de répondre à cette question, il convient d’expliquer qu’une consultation cantonale est réalisée chaque année auprès de la population neuchâteloise à la suite de l’annonce du nouvel horaire. Cela permet aux personnes directement concernées par des changements de manifester leur avis tout en pointant du doigt d’éventuels problèmes. « Or, en lisant le document daté du 7 octobre, nous avons l’impression que tout le monde a plus ou moins été entendu dans le canton sauf nous, au Vallon. » Pouvez-vous apporter des exemples concrets ? « Volontiers. Jetons un œil à la ligne Corcelles-Peseux. Là-bas, la cadence sera d’un train toutes les demi-heures et d’un bus tous les quarts d’heure à partir du 15 décembre (date d’entrée en vigueur du nouvel horaire). Et ce, dès 5 h et jusqu’à 23 h 36. »
Des chiffres qui interrogent
Et ? « Si nous nous penchons sur le taux de couverture de la ligne de train, nous arrivons à 13.2%. Au Val-de-Travers, nous faisons mieux avec un score de 15.8%. C’est en jugeant ce chiffre trop bas que des courses nous ont été retirées. En revanche, des bus supplémentaires ont été ajoutés à Corcelles-Peseux malgré leur moyenne plus faible. C’est un non-sens absolu. L’argumentaire du Service des transports ne tient pas. » C’est particulièrement le passage à 18 paires de courses (aller-retour) qui ne passe pas au Vallon. Or, là encore, Sylvain Moser dénonce des incohérences, selon lui. « Dans la même veine que ce qui précède, le taux de couverture de la ligne 224, entre Le Locle et Les Brenets, est de 7.7%. Pourtant, la ligne est dotée de 22 paires de courses dans le nouvel horaire. Je demande pourquoi et pourquoi le Val-de-Travers est toujours perdant dans ces comparaisons ? »
Course supplémentaire à 22 h 24 : oui, et ?
Puisque la question est soulevée, essayons d’y voir un peu plus clair. « Il ne peut y avoir que trois solutions. Soit il y a un accord entre Berne et le canton pour ces lignes. Et dans ce cas, pourquoi ne pas faire pareil avec le Vallon ? Soit il y a un accord directement avec les communes concernées. Et dans ce cas, je me répète, pourquoi ne pas faire la même chose chez nous ? Troisième solution, c’est une injustice. » On n’a pas envie de vous contrarier davantage Sylvain Moser mais que pensez-vous de l’éventualité d’une course à 22 h 24, entre Fleurier et Les Verrières, comme évoqué dans la consultation ? « C’est bien mais c’est pas optimal et encore moins suffisant. Il y aurait une pause de trois heures entre les deux dernières navettes (de 19 h 24 à 22 h 24). Imaginez que vous arriviez depuis Neuchâtel à 20 heures à Fleurier, tous les jours de la semaine. Vous allez attendre 22 h 24 pour rentrer chez vous ? J’en doute ! » Bref, il y a une manche partout et le bras de fer continue.
Kevin Vaucher
Des frontaliers encombrants ?
Lorsqu’on parle de mobilité au Val-de-Travers, difficile de contourner le sujet des frontaliers. En 2023, la part des emplois frontaliers se montait à près de 30% à Val-de-Travers et à La Côte-aux-Fées. Aux Verrières, elle dépassait même les 40%. La question est si sensible que les entreprises verrouillent bien souvent leur communication à ce sujet. Valfleurier a, par exemple, repoussé nos questions. Un fait d’autant plus étrange que l’entreprise située à l’entrée de Buttes est plutôt active positivement dans ce domaine. Des navettes sont organisées entre la Suisse et la France, une partie du parking est réservée aux véhicules en covoiturage et l’accès au parking est désormais restreint par des barrières. Selon nos informations, chaque voiture qui entre au parking doit s’acquitter d’un forfait de 2 francs par jour. Cette mesure a eu un impact très limité à en croire le taux de remplissage journalier du parking. « La question des transports concerne tout le monde. Certains pensent que cela ne les concerne pas puisqu’ils ont une voiture et qu’ils se déplacent à leur guise. Mais ils ne savent peut-être pas que chaque commune paie 70 francs par an et par habitant pour avoir des transports publics. Cela touche donc directement leurs impôts », dépose Sylvain Moser.