Huit étoiles qui font rayonner la lune
Une étoile produit de l’énergie et de la lumière en son centre. La lune réfléchit la lumière comme un miroir. Sur terre, l’octuor « Bleu comme la Lune » agit un peu de la même façon. Les huit membres de l’ensemble vocal neuchâtelois unissent la puissance de leurs voix pour faire rayonner des chants variés autour d’un seul astre : le public. Le Vallonnier Stève Beutler est l’une des étoiles qui s’apprêtent à frapper Couvet, le 3 février, lors d’un concert-événement.
Stève Beutler est né à Peseux. Il a adopté le Val-de-Travers il y a une bonne trentaine d’années maintenant. Depuis tout ce temps, le Grenouillard est prof à l’école Jean-Jacques Rousseau. Il enseigne les mathématiques et les sciences. Et la musique alors ? « C’est vrai ça, je n’enseigne pas la musique. Cela peut paraître étrange vu de l’extérieur. Il faut dire que j’ai commencé dans le domaine comme un total amateur. C’est-à-dire en prenant des cours de chant pour apprendre les bases de la technique. Maintenant, je qualifierais notre groupe comme un octuor d’amateurs chevronnés. »
Un seul instrument : la voix
Cette dénomination est tout à fait méritée. Bleu comme la Lune s’appuie sur une professionnelle de la musique (Marcelle Moor) et sur l’accompagnement de coaches vocal et scénique. « Nous sommes passionnés de bonne musique, nous tenons à faire les choses bien. Actuellement, c’est le pianiste et professeur au Conservatoire Raphaël Krajka qui nous entoure. Avant cela, nous avons pu compter sur le compositeur Steve Muriset et l’humoriste Christophe Bugnon pour l’interprétation par exemple. » L’une des particularités de l’ensemble vocal est de tout miser sur les voix. Il n’y a aucun instrument dans leurs représentations.
Bohemian Rhapsody a cappella
« Le plus souvent, nous présentons des chants a cappella à huit voix. Il ne faut donc pas qu’il y ait de canards dans le groupe », plaisante-t-il. « Si le morceau en question nécessite un fond sonore, nous imitons les instruments nous-mêmes, avec nos propres voix. » Le ton grave de Stève Beutler se mue parfaitement en contrebasse notamment. « À Couvet, le 3 février prochain (20 heures au temple), nous nous lancerons d’ailleurs dans une interprétation de la 5e Symphonie de Beethoven à la seule force de nos voix. » Parmi la douzaine de chants qui sera proposée, une version 100% a cappella de Bohemian Rhapsody devrait aussi faire son effet sur l’auditoire.
C’est quoi ce nom, vous avez vu rouge ?
Peut-on tailler une ligne directrice en termes de style musical ? « Non, nous aimons surprendre et varier les styles et les rythmes pour que les spectateurs soient constamment surpris par ce qu’ils entendent », retourne le Vallonnier. Sans doute seront-ils déjà étonnés par le nom de l’octuor. D’où vient cette lumineuse idée « Bleu comme la Lune » ? « Il nous fallait un nom qui suscite la curiosité et qui ne nous limite à aucune forme de genre musical existant. C’est venu simplement comme ça », révèle-t-il avec amusement.
Mise en orbite en quatuor
En 2007, c’est sous la forme d’un quatuor que le groupe a d’abord pris forme avant de devenir un octuor deux ans plus tard. C’est à ce moment-là que Stève Beutler s’est mis en orbite avec quatre femmes et trois autres hommes, représentant tout le spectre des registres vocaux : soprano, alto, ténor et basse. Depuis, Bleu comme la Lune brille sur tout le canton à travers différents concerts annuels. Le Vallon n’avait plus vu la « lune bleue » depuis 2020 et le début de la crise du coronavirus. C’est toujours sans chef, mais avec huit étoiles prêtes à scintiller de toutes leurs voix, qu’elle va faire son retour dans le ciel covasson.
Kevin Vaucher