Inondations
«Les autorités sont au travail»
Faisant suite à notre série de reportages sur les inondations au Val-de-Travers, et plus spécifiquement à Travers, le Conseil communal vallonnier réagit. Le chef des infrastructures, Yves Fatton, répond à nos (vos) questions et prend position sur le sujet. Il l’assure : « ça fait des années qu’on a pris en main le problème. Les autorités sont au travail et vont compléter le dispositif dès le mois de mars. » Un chantier de 1.7 million devrait commencer au mois de mars.
En introduction, le conseiller communal Yves Fatton plante le décor du problème. « Ces inondations sont récurrentes depuis des dizaines d’années. On ne va pas revenir dessus en détail, on a conscience de la situation. Et les autorités communales ont déjà agi à plusieurs reprises pour tenter de les contrôler. à la fin des années 1990, l’état ainsi que les communes de Noiraigue et Travers ont fortement investi pour protéger les habitations. C’est à cette période que le mur de protection a été construit au niveau du garage de Pedro Marques (rue des Moulins 5). Des clapets antirefoulement ont aussi été mis en place. »
Un dispositif améliorable
Avec quel résultat ? « Il est vrai que ce dispositif ne fonctionne pas très bien et on a donc mandaté un rapport pour trouver une meilleure solution. Et différents problèmes ont été identifiés. Quand la rivière monte, les clapets se referment pour éviter que l’eau de rivière remonte dans les canalisations. Du coup, les eaux de ruissellement qui arrivent derrière le mur ne sont pas éliminées. D’après ce rapport, curer la rivière n’est pas une action qui allait changer grand chose au problème. » Ce qui contredit les dires de nombreux témoignages d’habitants directement concernés par ces inondations.
Un bureau d’ingénieurs en renfort
Devant ce flou persistant, la commune de Val-de-Travers collabore avec un bureau d’ingénieurs, depuis deux ans et demi. « On souhaitait identifier les points faibles de ce secteur de l’Areuse pour mieux les éliminer. Par ailleurs, nous avons rencontré toutes les personnes concernées par les inondations pour avoir leurs retours d’expériences. En 2017/18, nous avons analysé leurs canalisations dont on a tiré un rapport, présenté en avril 2021. L’Ecap (Établissement cantonal d’assurance et de pévention) s’est montré très satisfait de ce que nous avons prévu de mettre en place pour répondre aux conclusions de ce rapport. »
Un radar sous le pont de Travers
Le chef du dicastère des infrastructures parle ici d’un investissement de 1.7 million de francs (qui sera financé grâce au crédit de 19 millions voté par la commune concernant les mesures de plan général d’évacuation des eaux usées). Celui-ci concernera tant la rive droite que la rive gauche de Travers. Concrètement, un dispositif d’alerte va être mis en place lorsque l’eau atteindra un seuil limite et que les clapets se fermeront. « Avec l’appui d’un groupe d’experts de sécurité, nous avons choisi d’opter pour un radar de limite d’eau sous le pont de Travers. Un dispositif d’urgence, mêlant la voirie et les pompiers, interviendra selon une procédure pré-établie en fonction de la limite d’eau atteinte. Le but est d’anticiper le débordement et de le contenir. »
Deux fosses vont être construites
Alors, par quel moyen est-il prévu de prévenir les futures inondations ? « Nous allons construire deux grandes fosses. L’une en rive droite, après le hangar des travaux publics. Et l’autre en rive gauche, derrière le garage de Pedro Marques. Celles-ci doivent nous permettre de récupérer l’ensemble des eaux de ruissellement qui arrivent derrière le mur de protection. Et nous allons acheter plusieurs motopompes pour repomper ces eaux pour les remettre dans l’Areuse, plus bas. » Un second problème doit aussi être résolu : celui des eaux usées.
La question des eaux usées
« Quand la rivière est trop haute, l’ensemble des canalisations des eaux usées est saturé. On va donc neutraliser la conduite qui passe derrière le garage de Pedro Marques et derrière les habitations des familles Schenk et Schnegg. Leurs eaux usées seront dirigées au nord de leurs habitations. C’est ça le projet porté par la commune depuis trois ans mais il fallait du temps pour le mettre en œuvre. Il sera mis en œuvre au printemps de cette année, avec un début possible des travaux à partir du mois de mars. » Et si cela s’avérait finalement inefficace pour régler le problème ? « Dans ce cas-là, les services de l’état devront prendre leurs responsabilités. Nous, on aura fait le nécessaire en ce qui concerne les infrastructures communales. » Tout ce qui est curage et élagage est à la charge du canton par exemple. C’est dit ! Et bientôt entrepris ?
Kevin Vaucher