Inside Val : embarquement pour le recrutement !
Le Service de défense incendie et de secours (SDIS) de Val-de-Travers a lancé jeudi soir passé une nouvelle saison de son processus de recrutement. Le seuil des 100 volontaires se rapproche et ce service a grandement besoin de relève. Des sapeurs-pompiers sont ainsi activement recherchés. Une cinquantaine de Vallonniers ont suivi la soirée d’information à laquelle le Courrier a aussi participé. De spectateur, je vais devenir un acteur de ce recrutement puisque l’état-major et le dicastère de la protection de la population ont donné leur accord pour que je participe au processus en immersion.
Concrètement, je participerai à toutes les étapes du recrutement et de la formation au même titre que tous les candidats souhaitant s’engager. Au bout de ce reportage inédit, je serai donc incorporé à l’effectif des recrues 2022. J’en profite pour remercier l’état-major et les autorités grâce à qui cette idée innovante de « suivi de l’intérieur » s’est positivement concrétisée. Le but premier de la démarche est d’offrir un éclairage clair et transparent sur ce qu’implique le choix de s’engager pour la collectivité en devenant sapeur-pompier volontaire. Les indécis pourront se faire une idée précise sur ce qui les attend à chaque étape et les autres auront la chance d’avoir accès aux coulisses de cette grosse machinerie. Une machinerie dans laquelle un grand nombre de personnes s’investissent et s’impliquent au quotidien. C’est notamment pour cette raison que je ferai ce travail de mise en lumière avec engagement et sérieux jusqu’au bout, soit jusque dans les premiers mois de 2022.
Apprendre un second métier
Mais assez d’explications, plongeons dans le cœur du sujet. Ou plutôt, plongeons dans d’autres explications, celles de l’état-major réuni au hangar de Fleurier pour cette soirée d’information. De quoi commencer l’embarquement dans cette aventure très calmement. Sans doute trop calmement pour certains mais les choses vont rapidement bouger, rassurez-vous. Cette soirée de prise de contact a débuté avec un clip promotionnel très bien réalisé sur les missions habituelles des sapeurs. Ça décoiffe !
Et ça plante le décor,
claque en préambule le major Patrick Piaget. Très vite, un autre élément de décor est très justement posé.
Chaque volontaire exerce une profession différente, on ne vous demande pas de la changer mais on vous propose d’apprendre à faire un second métier en parallèle,
complète le capitaine Alexandre Fink.
Mais pour saisir cette opportunité, encore faut-il vous engager pleinement.
La rigueur de la tâche n’autorise aucun compromis. Ainsi, chaque candidat doit être disposé à offrir en moyenne dix journées par année de son temps pour des exercices de formation continue et rester à niveau. Parler de soirées serait plus juste puisque cela se fait après le travail. La première année, cela se passe sur des périodes un peu plus longues puisque toutes les bases sont à assimiler. Ce n’est donc pas une activité très gourmande en temps mais cela nécessite une grande discipline puisque les recrues sont ensuite incorporées au service de piquet (cela concerne trente à trente-cinq volontaires par jour). Et là, ils seront amenés à servir et à protéger la population. Peut-être même à sauver des vies, en plus d’assurer cette veille protectrice permanente.
Faire du bien n’est pas une obligation mais un plaisir,
affirme avec conviction Patrick Piaget.
Prochaine étape : les tests d’aptitude !
Ce n’est donc pas en enfilant les habits de sapeurs que les candidats deviendront riches pécuniairement parlant.
Mais comme tout travail mérite salaire, vous toucherez une rémunération de vingt francs de l’heure,
précise quand même l’état-major. Avant de songer à être appelé en opération, chacun devra impérativement et rapidement aller faire un examen médical complet. Après quoi, une décision d’aptitude physique sera rendue. Avant d’entamer la formation proprement dite, d’autres tests seront effectués. C’est justement ce qui nous attend lors de la prochaine étape qui aura lieu le 29 novembre à la salle de gym de Buttes.
Votre résistance au vertige et à la claustrophobie (pour pouvoir porter le masque à oxygène) sera notamment évaluée. Votre logique ainsi que certaines capacités physiques seront aussi mises à l’épreuve.
Ensuite, la formation prendra enfin ses droits sous la supervision du responsable d’instruction, le capitaine Fabio Castellani. Une marche avec l’appareil à oxygène sera notamment au programme.
Pour un sapeur-pompier, c’est primordial de rester efficace et lucide avec le matériel d’intervention donc nous devons vous juger en conditions, c’est un passage obligé.
L’équipement de pompier pèse environ quinze kilos. Rien d’insurmontable pour des recrues âgées généralement de 18 à 35 ans. Au moment des questions concluant cette soirée de lancement, certains ont fait référence à la taxe d’exemption encore en vigueur à La Côte-aux-Fées et aux Verrières (130 francs par année). Une taxe qui est tombée dans la commune de Val-de-Travers. En cinquante minutes, le tour de tous les sujets a ainsi été effectué. Un exercice très bien rôdé ! Chacun a été invité à s’inscrire pour la phase suivante et doit renvoyer son inscription jusqu’au 15 novembre. Pour moi, c’est déjà chose faite. Combien en feront de même ?
En moyenne, il y a une vingtaine de participants au début du processus et une douzaine vont au bout chaque année,
indique le capitaine Dominique Wyss. Embarquement en cours !
Kevin Vaucher