Inside Val
« Entrée en caserne toute ! »
En 2022, le Courrier va évidemment poursuivre son suivi de lʼintérieur du processus de recrutement des sapeurs-pompiers du Val-de-Travers. Pour moi, comme pour la quinzaine dʼautres recrues, les choses vont sérieusement sʼaccélérer dans les prochaines semaines. Avant « dʼentrer dans le dur » de la formation, la visite médicale, la remise de lʼéquipement de pompier ainsi quʼune première entrée en caserne se sont passées avec succès ces derniers jours.
Plus de doute, les recrues 2022 des sapeurs-pompiers sont dans le grand bain cette fois-ci. Les premières semaines de lʼannée ont dʼabord été marquées par la visite médicale complète à faire chez le Dr Louis Gagnier. Son cabinet se trouve à Couvet, dans le bâtiment de lʼhôpital. Beaucoup de questions, pas mal de tests et de contrôles puis le verdict qui claque en une phrase : « bienvenue chez les pompiers ! »
Demain, faire ses preuves !
Du moins bienvenue aujourdʼhui chez les pompiers. Demain, il faudra faire ses preuves. Dans ce processus de recrutement, les portes sʼouvrent les unes après les autres et tout se fait par étapes. Si vous ne passez pas une étape, vous ne pouvez pas pousser la porte suivante. Si vous restez bloqué à une étape du chemin, les portes se referment définitivement sur vous et votre parcours de pompier sʼarrête instantanément. Ce sont quelques-uns des enseignements qui sont ressortis de la partie théorique que nous avons suivie ce lundi soir au hangar de Couvet. En résumé, un pompier sʼengage ! Et sʼil ne sʼinvestit pas dans sa formation alors la porte de sortie lui sera rapidement et logiquement indiquée.
Sous la responsabilité de Vincent Pezzatti
Le major Patrick Piaget a commencé par rappeler lʼune des bases chez les pompiers : tout le monde se tutoie, peu importe son grade. Un automatisme pas nécessairement aisé à prendre lorsquʼon a été élevé avec le respect de la hiérarchie.
Ce nʼest pas un manque de respect, au contraire. Cʼest une marque dʼappartenance à la famille des pompiers.
Cet automatisme sera appelé à se perfectionner ces prochaines semaines car la formation va sʼintensifier. Les sapeurs sont organisés en différentes « équipes » en fonction du lieu dʼhabitation de chacun. Jʼai personnellement été intégré au sein du DPS2 avec comme référent direct le premier-lieutenant Vincent Pezzatti. Cʼest donc à la caserne de Fleurier que jʼai pris possession de mon casier personnel (jʼy reviendrai).
Bases théoriques et pratiques
Le capitaine et responsable dʼinstruction Fabio Castellani nous a ensuite présenté le copieux programme qui nous attend. Il y a dʼabord six modules théoriques à suivre en formation à distance. Ils sont à réussir jusquʼau 4 mars prochain. Ceux qui ne sont pas dans les délais seront écartés du recrutement. Ceux qui échouent auront droit à une seconde tentative. On enchaînera très vite avec une nouvelle soirée de formation le 8 mars avant de suivre une journée pratique entière le samedi 26 mars. Nous serons familiarisés avec le matériel spécifique des pompiers tel que lʼéchelle ou la lance à incendie.
Intronisation le 18 juin
Début mai, nous serons plongés cinq jours en immersion à espaceVal pour suivre la formation de base dispensée par lʼEcap (Établissement cantonal dʼassurance et de prévention contre lʼincendie et les éléments naturels). Les recrues ayant réussi à terminer toutes ces formations avec succès seront officiellement intronisées sapeurs le 18 juin. Leur incorporation aux différents groupes dʼurgences sera immédiat.
Avant cela, nous prendrons quand même le temps de faire les choses bien pour marquer cette intronisation avec une petite agape. Car ne lʼoubliez pas, ce qui rapproche les hommes passe par lʼestomac ,
lançait-il en détente. Une fois signés quelques documents dʼusage, notamment le code de déontologie et le droit à lʼimage, nous voilà envoyés à lʼétage pour la remise de notre équipement.
Prise de possession de notre casier nominatif
Précision évidente mais utile, le code de déontologie tient ici une importance toute particulière. Un pompier se doit dʼêtre exemplaire en tous temps et en tous lieux. Cʼest un devoir notamment vis-à-vis de la jeunesse. Ceux qui se posent la question de savoir pourquoi il est utile de le signer nʼont rien à faire avec lʼuniforme sur les épaules.
On en a vu certains aller aux champignons ou au carnaval avec lʼéquipement. On a même vu quelquʼun tenter de le vendre sur internet,
consigne le major. Lʼéquipement que nous avons reçu lundi soir vaut 2500 francs et compte plusieurs tenues différentes dont la tenue feu. Contrairement aux autres, celle-ci reste constamment en caserne avec le casque floqué à notre nom. Chaque recrue a donc terminé la soirée en aménageant son casier nominatif sous les conseils des pompiers plus expérimentés. Si certains avaient encore des doutes, ce point dʼancrage au milieu de lʼunivers des sapeurs ne laisse plus aucun doute : nous sommes dans le grand bain des hommes du feu.
Kevin Vaucher