Inside Val : La semaine décisive (1 sur 2)
Dans le processus de recrutement des sapeurs-pompiers, auquel je participe en immersion pour le Courrier, le moment de vérité a sonné au début du mois de mai. La semaine de formation, dispensée par lʼECAP, fait office de juge de paix pour tous ceux et celles qui souhaitent porter lʼuniforme et venir en aide à la population. Voici comment je lʼai vécue, au côté dʼune quarantaine dʼautres recrues du canton.
Cette semaine intensive « made in pompiers » a commencé quelques jours en amont avec quatre heures de formation à distance et quatre examens à réussir. Cʼétait lʼune des conditions pour pouvoir accéder à cette grosse étape décisive du recrutement. Le lundi 2 mai, une partie des Vallonnières et Vallonniers ont eu droit à un premier cours de trois heures sur lʼutilisation dʼune motopompe en guise de mise en bouche. Cʼétait avant de débuter les cinq jours de formation de base le lendemain ‒ entre le mardi 3 et le samedi 7 mai, compris. Tout pouvait alors commencer !
Jour 1 : « Vous allez en baver un petit peu »
Réveil à 6 h 30, regroupement avec les recrues du Vallon à 7 h 15 et arrivée à espaceVal dans lʼenchaînement. Cʼest le commandant de cours Alexandre Fink qui a accueilli la bonne quarantaine de participants venus de tout le canton.
Vous allez en baver un petit peu, la semaine va être longue mais vous allez vous faire des copains,
promettait-il. Les choses sérieuses ont commencé immédiatement avec la composition des six classes. Jʼai été incorporé à la classe 4 et jʼétais le seul représentant du Vallon à être appelé. Mes camarades venaient du Landeron, de Neuchâtel, de Rochefort ou encore de La Chaux-de-Fonds. Notre équipe de sept allait être encadrée par les « bonnards » et complémentaires Bastien et Philippe. Deux instructeurs ECAP dont un pompier professionnel. La première journée sʼest essentiellement répartie en différents workshops jusque vers 17 h 30 / 18 h.
Jour 2 : apprendre cʼest bien, réfléchir cʼest mieux
Le deuxième jour a été particulièrement dense avec une arrivée au centre de formation à 7 h 30 et un « licenciement » à 21 h. Heure après heure, nos instructeurs nous ont martelé ce qui deviendra la devise de lʼéquipe, à savoir « apprendre cʼest bien, réfléchir cʼest mieux ». Autrement dit, il faut avoir des bases théoriques mais il faut aussi savoir réagir et oser prendre des décisions adaptées en fonction des situations dʼurgence à affronter. Nous avons eu une multitude de cas pratiques durant cette journée et plus globalement durant la semaine. Nous avons aussi suivi la formation BLS-AED afin dʼêtre en mesure de sauver des vies lorsque des personnes ne respirent plus et quʼil faut pratiquer un massage cardiaque ou utiliser un défibrillateur. Cette leçon de trois heures se concluait par une mise en situation concrète. Jʼai personnellement dû sauver un père de famille inconscient dans son garage en lui pratiquant un massage cardiaque pendant deux minutes. Me voilà diplômé et apte à pratiquer ce type de sauvetage. Tout ça, cʼétait après que le vestiaire dʼespaceVal a été transformé en « piscine » pour simuler une inondation.
Jour 3 : pris au piège dans la maison du feu
Le troisième matin a commencé avec une théorie sur les dangers de lʼélectricité pour les pompiers. Ce qui faisait notamment écho à lʼinondation que nous avons dû gérer la veille. Ensuite, nous avons fait notre premier passage à la maison du feu où jʼallais me retrouver en sale posture avec mon compère Valentin. Les instructeurs nous informent quʼun feu a été décelé à lʼintérieur et quʼil faut aller le maîtriser. Jʼentre en position de porte-lance avec Julien en soutien. Nous localisons le foyer et je commence à mʼen occuper. Soudain, il me tape sur le casque, la cage dʼescalier a piqué feu à son tour derrière nous. Nous voilà piégés et pris en étau. La priorité change, il faut sʼoccuper du feu dans les escaliers pour libérer notre chemin de repli. La vapeur dʼeau a rendu la chaleur étouffante (un litre dʼeau giclé se transforme en 1700 litres de vapeur à 100 degrés) mais nous finissons par nous en sortir, non sans avoir eu chaud. Au débriefing on constate quʼune fenêtre au rez-de-chaussée aurait pu nous permettre de sortir plus rapidement… apprendre cʼest bien, réfléchir et observer cʼest mieux !
Suite la semaine prochaine
La suite de la journée nous a fait passer par dʼautres espaces de travail plus ou moins bouillonnants. à un moment donné, une démonstration explosive nous a été faite en chauffant de lʼhuile de cuisson et en y jetant de lʼeau pour lʼéteindre. Boum ! Ce nʼétait pas le bon réflexe. Dans pareil cas, le bon réflexe est de retirer lʼoxygène du foyer en couvrant les flammes avec un couvercle par exemple. Notre groupe ‒ composé de Julien, Melissa, Valentin, Maude, Ben, Florence et moi ‒ est sorti avec les félicitations de cet atelier. De quoi aborder la mystérieuse et redoutée marche de fin de journée avec entrain. Sous la pluie et avec une histoire dʼéchelle (oui dʼéchelle), tout ne sʼest pas passé comme espéré pour tout le monde. Vous le découvrirez la semaine prochaine avec la suite et la fin de cette semaine de formation !
Ils ont réussi
Ce cours intensif de cinq jours a permis à neuf Vallonnières et Vallonniers de passer leur formation de base de sapeur-pompier avec succès. Il sʼagit de :
Lina Piaget, Katy Ventura, Anne Gerber, Vincent Deluz, Andrew Feeney, Jonathan Ladner, Liam Schlichtig, Laurent Zuber et Kevin Vaucher.
Une autre équipe de recrues du Val-de-Travers tentera dʼen faire de même fin mai-début juin. Nous leur souhaitons bonne chance !