Invitation au voyage
La grotte de Vers chez le Brandt
C’est plus qu’une invitation au voyage : c’est un voyage sous terre que l’on vous propose dans cette balade. Mais plus encore, c’est une découverte des contrées du Haut-Jura neuchâtelois que l’on vous raconte ici. Pour cette aventure, on se rend au-delà des Cernets, aux extrémités nord-ouest du canton de Neuchâtel. Découverte de la grotte de Vers chez le Brandt.
Si la terre était plate, on ne serait vraisemblablement pas loin du précipice. Heureusement, la terre est toujours ronde malgré ce que prétendent encore quelques obscurantistes. Pour cette invitation au voyage, on vous embarque aux confins du canton de Neuchâtel. Après ce sont les sapins, les sapins, encore les sapins. Et encore après, la France.
On propose de se garer aux Petits-Cernets (ça permet de partager un repas au retour). On peut aussi se garer après le menhir de Combasson (1160 m.), sur des places d’évitement en forêt. Et n’ayez crainte : aux fermes isolées, quelques chiens aboient avec force et vigueur. Histoire de montrer aux loups et autres lynx qui sont les maîtres du domaine.
Du menhir on prend la route goudronnée qui s’enfonce dans l’épaisse forêt en direction du nord-ouest. C’est de cette direction que viennent les gros flocons, ceux que l’on entend tomber lorsqu’ils touchent le sol. Alors prenez garde : si vous affrontez un vent du nord-ouest en remontant cette route, c’est pour la neige, la grosse neige qui reste jusqu’au mois d’avril.
Après un kilomètre, à la bifurcation (1196 m.) pour Le Pussin (la ferme que l’on distingue à gauche, construite en 1756 !), on garde la droite à travers bois et champs, jusqu’à la bifurcation du tourisme pédestre pour la grotte de Vers chez le Brandt. En suivant la clôture et la lisière sur 500 mètres en direction de l’est, on atteint le gouffre. Il est presque caché ; ce n’est pas la Baume de Longeaigue, béante, non !
Ici, l’entrée de la grotte est timide et il faut presque la chercher, en lisière de forêt, pour trouver l’entrée au pied des arbres. Pour y pénétrer, prudence. Même en l’absence de glace, c’est glissant et traître. Une lampe frontale est recommandée ainsi que des gants et de vieux habits (profondeur 53 m, développement 260 m).
La grotte est mentionnée dès le 17e siècle. En 1849, le Messager boiteux explique que des faux-monnayeurs fréquentent le site. Une affirmation qui semble se vérifier en 1989, lorsque quelques faux Batz du début 19e y sont retrouvés. Le colorant posé en 1979 dans le ruisseau qui parcourt la grotte est retrouvé dans l’Areuse… plus de huit jours plus tard !
On s’extirpe de la grotte. Pour le retour, on propose de chevaucher entre le Grand et le Petit Brandt à travers le pâturage jusqu’à un chemin de chaille, à condition que le terrain soit gelé afin de ne provoquer aucun dommage. Du chemin, on redescend à gauche pour gagner le Grand Brandt puis revenir sur nos pas en direction du Combasson. Bonne route !
Adrien Juvet
L’itinéraire en boucle mesure un peu plus de 5 kilomètres, avec une dénivellation d’environ 100 mètres.
La carte est à retrouver ici :