Karaté
Le maître des souterrains
Lorsque vous traversez Buttes, ne cherchez pas où se trouve la salle d’entraînement du club de karaté local. Vous ne la trouverez pas. Du moins pas en surface. Le club qui fête ses vingt-cinq ans d’existence cette année a pris ses quartiers au cœur de l’abri PC du village. Le maître des « souterrains » est le président et sensei Fabien Leuba. Rencontre.
Par sensei, comprenez celui qui est en position de transmettre et d’enseigner aux autres. Bref, un maître dans le domaine des arts martiaux. Le parcours de Fabien Leuba et son expérience font naturellement de lui un homme de transmission. En plus de son CV, c’est sa carrure qui en impose lorsqu’il m’ouvre la porte de l’abri PC dont l’entrée se trouve sur le chemin de la Robella. En guise de bienvenue, le jeune cinquantenaire me fait la visite des quelque 200 mètres carrés de surface d’entraînement comprenant notamment un dojo et une salle de force. Un espace est aussi dédié à la pratique de self-défense assurée par Val-Combat. Parfaitement à l’aise, le maître des lieux envoie quelques frappes bien senties sur le mannequin d’entraînement prévu à cet effet. Avant que je m’y laisse tenter également. Le décor est ainsi planté !
Trente-cinq ans d’expérience et ça continue !
Je tiens immédiatement à préciser qu’on ne vient pas ici pour aller ensuite se bagarrer dans la rue. Non, ici on apprend à se défendre et on apprend le karaté dans la plus pure tradition.
Ici, c’est le terrain d’entraînement du « Shotokan Karaté-Do Buttes ». Un nom que l’on doit à Gichin Funakoshi (1868-1957) qui développa son propre style de karaté et l’appela Shotokan. De son côté, Fabien Leuba a débuté cette discipline à quinze ans avant de se former à l’aïkijutsu ‒ technique de self-défense japonaise ‒ et de continuer avec le jujitsu. Celui qui ne fait pas ça pour les grades, les titres et les ceintures est quand même ceinture noire troisième dan dans chacune de ces disciplines. Ça place son homme.
Et l’apprentissage n’est jamais terminé. Aujourd’hui encore je fais entre quinze et vingt formations de perfectionnement par année.
Malgré son grand bagage, le Butteran ne vit pas de cette activité et travaille à Viteos à plein temps après avoir longtemps œuvré dans la sécurité.
Seules quelques exceptions comme Jean-Pierre Lavorato peuvent le faire comme activité principale car ils enseignent partout dans le monde.
À plus petite échelle, c’est à sa petite cinquantaine de membres que lui transmet quotidiennement ses techniques et ses connaissances. à noter que les femmes sont bien présentes, autant en karaté qu’en self-défense. Elles représentent environ 35 % des participants.
Naissance du club en 1996
Actuellement à l’arrêt en tant que sport de contact, le club ne propose pas à ses membres de participer à des compétitions en temps normal. Mais chacun est libre de s’y inscrire s’il le désire.
Personnellement, je crois davantage aux stages et aux séances en groupe qui permettent de mieux consolider les bases. Moi-même, j’ai fait que très peu de compétition.
Avant de devenir sensei à son tour, Fabien Leuba a pris goût au karaté dans le club de Fleurier pour suivre les traces de son grand frère. Onze ans plus tard, en 1996, il a décidé de fonder le club de Buttes avec deux amis pour enseigner leur propre vision de l’art martial.
C’est ce plaisir d’apprendre et désormais la joie de rétrocéder qui anime le Butteran.
Le Vallon est vraiment gâté avec le club de karaté de Fleurier, le nôtre et le dernier-né de Couvet. Il y a aussi du judo, de la lutte, de la boxe et ainsi de suite.
Loin de vouloir les comparer les uns aux autres, le président et entraîneur du « Shotokan Karaté-Do Buttes » se dit fier de son club et de ses infrastructures.
Je dois vraiment remercier successivement la commune de Buttes et maintenant celle de Val-de-Travers de nous permettre de donner nos cours dans de si bonnes conditions. Une fois par semaine, avec les enfants, on a accès à la salle de gym du collège. Et le reste du temps, on est vraiment bien lotis avec cette surface dans l’abri PC à prix abordable.
Un mois d’essai gratuit est proposé à ceux qui souhaiteraient s’investir et s’engouffrer en profondeur, vraiment en profondeur.
Kevin Vaucher