La boccia sur Soleure
Profitant des récents assouplissements des mesures sanitaires, le boccia-club Couvet a organisé son tournoi national annuel samedi. Vingt et une équipes de cinq cantons différents avaient fait le déplacement. Le trophée « Serti Diam’s » est finalement revenu à une doublette soleuroise dans une finale acharnée opposant deux équipes du même club (GS Italgrenchen). Le BC Couvet s’est quant à lui bien défendu.
Particularité de cette compétition nationale, il fallait absolument huit pistes afin de pouvoir jouer tous les matches en une seule journée. Les qualifications se sont donc déroulées simultanément dans quatre lieux différents : La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Corgémont et Couvet bien sûr. Une seule équipe sortait vainqueur sur ces quatre terrains et les demi-finales ainsi que la finale ont eu lieu au Vallon. Première grosse surprise de la journée : l’élimination de la doublette championne suisse en titre Eric Klein et Thierry Roldan. Les seuls représentants tessinois se sont avoués vaincus devant l’impeccable doublette covasonne Manuel Luis et Giovanni Civitillo. Quid des autres régionaux « de l’étape » ?
Prime de victoire de 400 francs
Même si les trois autres doublettes alignées par le BC Couvet n’ont pas fait partie du dernier carré, elles ont été plutôt inspirées. À l’image du président Lino Rota et Miguel Rocha qui ont bien failli sortir gagnants dans le groupe jouant à Corgémont.
Il ne nous a pas manqué grand-chose, on a perdu 4 à 3 au cochonnet.
Autrement dit, ils ont dû disputer une sorte de mort subite lors de laquelle les deux équipes doivent toucher le plus grand nombre de fois le cochonnet (pallino). Un jeu supplémentaire qui leur a été fatal.
Ce n’est pas bien grave, l’essentiel était de pouvoir rejouer et on peut être fiers de notre tournoi.
Parlons du niveau de jeu justement. Il a été de bonne facture pour une reprise d’activité après des mois agités. Malheureusement, la paire Luis/Civitillo a dû rendre les armes en demi-finale face à la pointure helvétique Alan Taeggi et son coéquipier Rivo Schiavi (GS Italgrenchen). Ces derniers ont affronté leurs comparses de club Giovanni Caparrotta et Giuseppe Godino. Enjeux de la finale : battre ses habituels copains de club, soulever le trophée et repartir avec la prime de 400 francs promise aux vainqueurs.
Une somme qui sera sans doute augmentée l’année prochaine pour attirer quelques cracks tessinois en plus,
glisse au passage le président.
De l’indécision avant le coup de maître
Dans le « bocciodromo » de Couvet, la bataille a été féroce et les « amis » finalistes se sont rendu coup pour coup. C’est les plus jeunes, Taeggi et Schiavi, qui ont pris les devants et qui ont longtemps mené au score. D’abord 4 à 1 puis 6 à 3 grâce à une technique et une précision au rendez-vous. Sur le terrain, l’attitude de Taeggi tranchait avec l’ambiance silencieuse d’une bonne cohorte de supporters masqués. Arpentant la piste en long et en large, soupesant chaque décision puis transmettant ses instructions à son camarade de jeu, il y a mis de l’énergie. Plus posé, le duo Caparrotta/Godino a su attendre patiemment son heure faisant passer le tableau de 6-3 à 6-9 en l’espace de quelques minutes.
La suite fut encore plus folle. Les jeunes ont alors « mitraillé » chaque point potentiel de leurs adversaires. Une tactique payante qui leur a permis de renverser la vapeur pour reprendre l’avantage (11-9). Il ne leur restait donc plus qu’un point à marquer pour remporter le tournoi. Une formalité ? Et bien non, un ultime rebondissement et un coup à trois points a offert la victoire aux « anciens » Caparrotta et Godino. Honnêtement, on ne s’est pas ennuyé une seule seconde lors de l’heure qu’a duré l’affrontement et on était bien loin de l’image de sport « pépère » souvent véhiculé par les non-initiés. Cela valait bien un passage par la « buvette » pour les amis finalistes. L’histoire ne dit pas s’ils se sont mis sur Soleure pout fêter ça avant d’y rentrer !
Kevin Vaucher