La brocante, elles l’ont « refées » !
Dans tous les villages, des événements, pourtant appréciés par la population, disparaissent au fil du temps. Faute de moyens ou de bénévoles, ils ne réapparaissent majoritairement pas. Mais parfois, ils ressuscitent de leur belle mort grâce à une nouvelle équipe, prête à s’investir. À La Côte-aux-Fées, c’est notamment la brocante qui avait été rayée de la carte. Sous la dynamique de cinq femmes décidées, l’association Broc Ô Fées lui a redonné vie samedi dernier. Le village a ainsi retrouvé l’un de ses poumons d’air et d’activité du mois d’août !
Lise Huguenin, Angelica Gyseler, Fabienne Lambelet, Laura Erb et Nelly Margot forment le noyau niquelet de cette nouvelle équipe et de cette association lancée il y a trois mois (avril 2022). Environ quarante ans séparent la plus jeune de la plus ancienne du groupe. Ensemble, elles souhaitaient non seulement réorganiser une manifestation qui marche bien mais elles voulaient surtout faire quelque chose pour leur village.
Le but était de faire vivre les rues et de proposer un bon moment de convivialité et de rassemblement,
étaie la présidente Fabienne Lambelet.
On a fait ça entre copines mais les hommes nous aident bien aussi pour le montage des buvettes, la soupe aux pois et la cuisine notamment.
Comme les femmes, les « gaillards » semblaient effectivement bien sollicités pour assurer le bon déroulement de la journée.
Elles ne nous voulaient pas dans le comité mais elles sont bien contentes de nous avoir,
les taquinait l’un d’entre eux.
300 personnes ont répondu présent
Le plus important est l’excellent mélange qu’ils ont réussi à créer les uns avec les autres. De ce mélange, c’est de la bonne humeur, de la légèreté et de l’efficacité qui se propageaient sur la place du village de La Côte-aux-Fées. Et même dans les secteurs adjacents, comme le long du temple. Le succès a été tel – 47 stands inscrits – que la toile de brocanteurs s’est agrandie au-delà des espérances.
Pour un retour, c’est exceptionnel de voir cet engouement. On l’espérait mais on l’imaginait pas si fort. Il y a des stands vallonniers bien sûr mais il y a aussi pas mal ʼ d’extérieurs ʻ qui ont fait le déplacement. On s’est donné et on a été récompensé.
La récompense fut si grande que toutes les planchettes apéro et le stock de hot dogs ont été rapidement « dépouillés ». Il restait néanmoins quelques saucisses de veau et autres grillades pour prolonger le plaisir avec un second repas assuré en soirée. Au total, trois cents personnes ont transité sur les hauteurs du Vallon. Heureusement, Broc Ô Fées s’était déjà « fait la main » en organisant la soirée du 1er août cette année et a assuré.
Le bagout de la jeunesse
Personne ne s’était proposé pour le faire alors on y est allé ! Ça nous a permis de faire un fonds de caisse car on part totalement de zéro.
C’est désormais avec ce beau succès populaire en poche que l’association peut appréhender la suite. Samedi, elle était secondée par quelques renforts. L’Écurie des Places était par exemple dans la place pour permettre aux enfants de faire des tours en poney. Les enfants, il y en avait aussi parmi les brocanteurs. Ils bénéficiaient d’un emplacement gratuit et n’étaient pas les moins bons au niveau des arguments de vente. Le duo Mano (13 ans) et Salomé (11 ans) proposaient un étal très varié d’objets mais ils avaient quand même plusieurs arguments de vente – plus ou moins percutants – pour chacun d’eux. Quel bagout !
Des locaux plus « mûrs » ont aussi joué le jeu en venant vendre quelques objets. Accompagné par son tonton, René Grandjean a tenté de séduire les chineurs avec des cabanes à oiseaux, une machine à café ou encore… un broyeur de branches. Il est vrai que ces derniers jours, les branches tombaient toutes seules en raison de la sécheresse. Alors, pourquoi pas… En tout cas, après cette riche journée, beaucoup ont dû se coucher en affirmant :
On est ʻ refées ʼ !
Kevin Vaucher