La femme qui murmure à l’oreille des animaux

Une pensée n’a pas de langue ni de frontière. Elle se transmet à travers des ondes. C’est pour cette raison que Fanny Debély peut entrer en communication avec un chat en Angleterre ou un cheval du sud de la France. Ne rigolez pas, c’est très sérieux. La neuroscience l’explique très bien : les ondes cérébrales varient selon cinq gammes de fréquence. « Il y a les ondes alpha, bêta, delta, gamma et thêta. Les animaux utilisent la fréquence alpha alors que l’humain privilégie bêta. La communication animale consiste juste à tourner le bouton de la ‹ radio › », conceptualise-t-elle.

Une simple photo suffit

L’homme (la femme) peut « bifurquer » sur les ondes alpha lorsqu’il entre dans un état de méditation par exemple. « C’est en m’approchant de cet état que je parviens à entrer en contact avec les animaux. » Le plus difficile dans tout ça ? « Ne pas s’endormir », rigole Fanny. Pour établir le lien, la Vallonnière a uniquement besoin d’une photo de l’animal en question. Celui-ci peut être mort ou vivant. Ce dernier point orientera évidemment la nature des questions de son propriétaire. « Souvent, on me demande si l’animal va bien après sa mort et s’il n’a pas trop souffert. S’il a été euthanasié, son propriétaire souhaite fréquemment savoir s’il lui en veut. »

Un travail de négociation

Alors ? C’est déjà arrivé qu’un chat sermonne son maître par l’intermédiaire de ses pensées par exemple ? « Pas du tout ! Les animaux ne sont pas dans le jugement contrairement aux humains. » Et quand l’animal est toujours en vie, les questionnements s’articulent surtout autour de la santé (où mon chien a-t-il mal et pourquoi) et des comportements (pourquoi mon chat a quitté la maison,…). « Je suis présente dans le processus pour traduire les pensées de l’animal et les transmettre à son maître. Il y a régulièrement une forme de négociation qui s’installe. Les chats fuguent pour des raisons précises par exemple. C’est souvent lié au contexte émotionnel d’une famille. »

Des signaux d’alerte envoyés

Prenons un exemple concret pour soutenir la démonstration. « Un jour, le chat d’une petite fille avait quitté l’appartement familial et la maman m’a appelée pour trouver une explication à ce départ. Le chat m’a fait comprendre que la fille avait des problèmes avec des camarades de l’école et qu’elle se faisait embêter. J’ai transmis le message à la maman qui a parlé à sa fille. Elle lui a avoué la situation et le chat était de retour le lendemain. Leurs comportements peuvent faire office d’alerte car ils ressentent beaucoup de choses qui ne se disent pas. »

Et cela ne s’arrête pas qu’aux animaux domestiques. « Il m’est arrivé d’entrer en communication avec des fourmis et des guêpes », pique-t-elle.

L’ultimatum aux guêpes !

Arrêtons-nous-y deux minutes. « Un couple voulait se débarrasser d’un nid de guêpes et j’ai dû établir la connexion avec la reine de l’essaim. Je l’ai prévenue que leur nid serait détruit si elles ne partaient pas dans les trois jours. Et l’ultimatum a été respecté. » Fort ! « Je sais que ça peut paraître étrange. Moi-même, j’ai eu de la peine à y croire au début. »

Pourtant, elle a bien dû se rendre à l’évidence lorsque son propre chat a disparu. « Nous venions de déménager et je ne comprenais pas pourquoi il était parti. J’ai appelé une dame qui faisait la communication animale et elle m’a parlé du grand nombre de lignes électriques au-dessus de la maison. Les ondes le perturbaient. J’ai prévenu cette dame qu’un géobiologiste allait régler le problème mardi matin et mon chat était de retour le lundi soir. Mon mari n’y croyait pas ! » Et vous, ça vous parle ?

Kevin Vaucher