La folie du pain se lève à La Brévine !
Il y a tant de choses à découvrir sur une si petite place. La 2e Fête du pain a lieu aujourd’hui sur la place du village de La Brévine, devant la boulangerie de Christian Lebrat (à ne pas confondre avec le politicien fribourgeois Christian Levrat). En ce samedi matin, l’organisateur de ce rassemblement est au four et au moulin. « Ça va être une belle journée, le soleil est déjà là et les gens commencent à arriver. » Il est un peu plus de 9 heures quand nous arrivons dans la vallée brévinière.
Le pain est enfourné dans le four à bois
Comme souvent dans le village, la chaleur humaine est très présente. Sans même parler de des bouillantes effluves qui émanent du feu qui mijote, des fours à gaufres qui crépitent et du four à bois dans lequel du pain est peu à peu enfourné. « Tout est 100% certifié artisanal », promet le boulanger de la Boulangerie de La Brévine qui est en train de couper la pâte à pain avant qu’elle soit déposée dans le four par petite « boule ». Pour les goûter, il faudra attendre un peu : « Elles vont cuire 45 puis il y aura encore 15 minutes de séchage. Entendez par là que nous ouvrons la parte du four pour laisser entrer de l’oxygène. Cela assèche le pain, durcit la croûte et évite qu’il soit trop mou. »
Une scie à bois de 1910 pour alimenter le feu
Mieux vaut faire les choses bien car deux confréries du pain ont fait le déplacement à La Brévine. Médailles autour du cou, les Chevaliers du bon pain de Neuchâtel et les Talmeliers auvergnats veillent tout en profitant de la bonne atmosphère qui règne sur la place. Une bonne odeur de pain commence alors à se hisser au-dessus de nos têtes. À quelques mètres de nous, Charles Hirschy fait un peu de bruit (c’est peu dire). Le Bréviaire a sorti sa resplendissante scie à bois de 1910 pour couper le bois et alimenter le four. Là encore, pas de doute, tout est artisanal. Juste le temps d’échanger deux mots avec son fils Sébastien Hirschy, présent avec son tracteur à vapeur « Bubu », et on se retrouve devant le stand de la famille Tock.
La famille Tock et ses moulins à farine
Chez les Tock, on est meunier de père en fils. Le jeune Quentin suit les traces de son papa Gérald. La maman Christine est aussi de la partie. « Nous avons racheté le moulin de Valangin il y a quatre ans et nous produisons notre farine de blé, d’épeautre et de seigle. » Par ailleurs, la famille dirige le moulin à farine panifiable du Val-de-Ruz depuis 2005 (celui-ci est situé aux Hauts-Geneveys). Proche de sa clientèle régionale, la famille Tock produit également des aliments fourragers pour les animaux. Et vous connaissez maintenant la chanson : tout est….. 100% artisanal ! « Nous sortons environ 300 tonnes de farine par année. C’est rien par rapport aux grands groupes qui ont ce rendement à la journée, et sept jours sur sept. Mais on ose croire que notre façon de faire apporte une plus-value et un charme qu’on ne retrouve pas ailleurs. »
Ce ne sont pas les jeunes enfants qui ont moulu du blé à force de leurs bras, via un petit moulin à pierre, qui remettront en doute ce constat. Au pied de leur stand, on trouve un moulin à moteur un peu plus grand. Quentin vient justement de l’allumer et le blé est instantanément réduit « en miettes » et récolté dans un petit sac de farine. Des résidus flottent peu à peu dans l’air, apportant immédiatement une touche de magie au moment. Pas de doute, la folie du pain s’est bel et bien levée dans le village…
Kevin Vaucher