La maison aux volets verts du bout de la rue
Tout le monde connaît la Grand-Rue de Fleurier et sa place du Marché. C’est dans cet environnement qu’une grande maison aux volets verts traverse les décennies dans l’ombre depuis 1950. C’est à cette date que les derniers propriétaires de la Grand-Rue 13 ont quitté le lieu, le laissant sans vie la plupart du temps. Ce temps est enfin révolu grâce à un jeune couple de Vallonniers fraîchement mariés. Matthias et Mélissa Raetz se sont lancé le défi de rénover la maison pour en faire leur futur cocon. Ils nous ont ouvert les portes de la maison aux volets verts.
Côté nord, la maison mitoyenne donne directement sur le tumulte de la place du Marché de Fleurier. En parcourant quelques mètres, nous voilà du côté sud et le changement d’ambiance est radical. Une grande parcelle de nature est bercée par le calme et le chant des oiseaux. Deux sons de cloche bien différents ! En parlant de cloche, un coup d’œil à gauche et vous avez à l’œil l’église protestante du village. Puis un regard vers la droite vous propulse directement sur l’église catholique. Pas de jaloux, Matthias est catholique et Mélissa est protestante. Tout le monde cohabitera donc en parfaite harmonie sous le même toit.
Un décor figé dans le temps
Ces deux Vallonniers de 33 et 30 ans se sont rencontrés en 2017. Ils se sont mariés en 2022 avant d’opter pour l’achat de leur maison il y a quelques mois. « Nous avons fait beaucoup de visites mais le coup de cœur tardait à venir. En cherchant des offres sur internet, nous sommes tombés plusieurs fois sur l’annonce de la maison de la Grand-Rue 13. Nous ne nous étions jamais arrêtés dessus jusqu’au jour où nous nous sommes décidés à aller la visiter. » Il faut bien dire que ce fut un peu le choc au départ : « La maison était inhabitée depuis plus de 70 ans et le rez-de-chaussée était resté figé à cette époque. C’était vraiment bizarre. »
Des brocantes pour vider la maison
Les vieux meubles massifs, les manteaux restés accrochés au mur et la déco en général garantissaient un gros retour vers le passé. Mais le couple y a vu du potentiel. « Matthias est du métier de la construction alors les travaux ne nous ont pas fait peur. » Un accord a rapidement été trouvé mais les nouveaux propriétaires ont eu la charge de vider intégralement les lieux. « Nous avons organisé plusieurs brocantes et un tiers de la maison a pu être évacué de cette façon », balaient-ils.
Ancienne école primaire
En faisant le tri, ils sont allés de découverte en découverte. De la correspondance de guerre en passant par des tableaux de 1850 et des herbiers de 1902 (cédés à l’Université de Neuchâtel), tout semblait raconter une histoire. « Nous avons aussi appris que la maison a abrité deux classes de l’école primaire de Fleurier entre 1863 et 1865. Au 2e étage, plusieurs petites chambres avaient été construites pour accueillir des soldats durant la guerre. » Un pasteur avait aussi transité par la maison aux volets verts, laissant une bible du 18e siècle en guise de souvenir. Une grande inconnue subsiste encore à ce jour. En quelle année la maison a-t-elle été construite ?
Surface proposée à la location
« Nous n’avons trouvé aucune date précise pour le moment mais on devrait avoir la réponse avant la fin des travaux qui auront lieu d’ici à une année et demie environ. » Le couple a la chance de ne pas être (trop) pressé par le temps. « Nous habitons à Boveresse pour le moment car la maison est inhabitable en l’état. Nous sommes dans la phase de déconstruction. »
Le sol doit notamment être refait pour des questions de radon (un gaz naturel cancérigène). Les pierres seront quant à elles réutilisées tout comme la baignoire à pieds de lion notamment. À terme, une surface commerciale sera vraisemblablement proposée à la location au rez-de-chaussée. « Nous avons déjà eu des demandes à ce sujet », glisse le couple qui s’apprête enfin à rouvrir les fameux volets verts de la bâtisse.
Kevin Vaucher