La nature, tous l’aiment mais peu la chérissent
Les beaux jours sont là depuis un moment. Au Vallon, comme dans le reste de la Suisse, les randonnées, les virées à VTT et autres sorties en nature sont en plein boom. Avec tous ces amoureux de la nature, il devait donc y avoir foule samedi matin à la journée de nettoyage organisée sur les bords de route de la Côte Rosière. Eh non ! Seuls une dizaine de participants ont daigné se parer de gants et de sacs-poubelles pour refaire une beauté temporaire à cette nature joyeusement souillée tout au long de l’année. L’opération, organisée par le Mouvement citoyens neuchâtelois, a malgré tout été une belle réussite avec 200 kilos de déchets ramassés dont des pneus et une batterie de voiture.
Cédric Huguenin (Mouvement citoyens neuchâtelois) pouvait compter sur le soutien du service des ponts et chaussées du canton de Neuchâtel pour mener à bien son opération de nettoyage le long de la route cantonale RC 171 (autrement dit, la route de la Côte Rosière). Chaque année, les cantonniers du canton s’activent durant plus de 3500 heures pour le ramassage des déchets jetés le long des 385 kilomètres de routes sous leur responsabilité. Cette action citoyenne, organisée sur le territoire du Val-de-Travers, sonnait comme une prise de conscience d’une partie de la population. En fin de compte, les attentes ont été quelque peu déçues.
Je m’attendais à avoir plus de renforts même si c’était une première édition. Je sais bien qu’il a fait beau durant tout le week-end et qu’il y a beaucoup d’événements actuellement, mais quand même…
Cédric Huguenin allait encore plus loin dans la réflexion.
La plupart des médias régionaux n’ont pas joué le jeu non plus et c’est décevant. Mais nous ne sommes qu’un mouvement citoyen, sans but financier ni politique, que voulez-vous ?
Un cadre de vélo « perdu » dans les bois
Sur place, tout était prêt samedi matin dès 8 heures.
J’étais là pour accueillir tous ceux qui souhaitaient me donner un coup de main, autour d’un café. La route avait été fermée à la circulation pour nous permettre de nettoyer en toute sécurité. Vers 8 h 15, nous avons commencé à remonter la pente en nettoyant les bords de route et jusqu’à une quinzaine de mètres au cœur de la forêt.
Pourquoi si loin ? Tout simplement pour avoir accès à des plus gros déchets, balancés en contrebas.
Nous avons trouvé quelques surprises telles que des pneus de voitures, une batterie d’auto, un cadre de vélo et des sacs de poubelles (un littering qui s’est développé avec l’arrivée de la taxe au sac sur une partie des terres cantonales). Pour le reste, on a récupéré beaucoup d’emballages en plastique, des canettes en alu et des bouteilles en verre.
200 kilos accumulés en deux mois seulement
En trois heures, la dizaine de volontaires – appuyés par quatre employés des ponts et chaussées – ont récolté 200 kilos de détritus.
Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de souillures dans la forêt. Et encore, on est resté dans un petit périmètre. En plus, la voirie avait déjà procédé à un nettoyage de printemps à la fin de l’hiver sur ce secteur.
Les 200 kilos de déchets se sont donc accumulés en l’espace de deux mois seulement.
Ça montre que c’est une vraie question et que ce type d’action est utile, même à petite échelle. Ça sert autant à l’environnement qu’à la prise de conscience de l’ampleur du phénomène. Pour toutes ces raisons, nous allons probablement continuer cet effort dans le futur. Il est fort probable qu’une nouvelle journée de nettoyage soit mise en route d’ici à la fin de l’année.
Au moins, il n’y a que l’embarras du choix dans la sélection d’un nouveau lieu à ripoliner au vu du nombre de débarras naturels utilisés par une partie de la population.
Kevin Vaucher