Vingt-et-un ans, cʼest la durée de vie dʼune piste dʼentraînement incendie, telle que celle de la Presta, pour des sapeurs-pompiers de la région et du canton. Dans les têtes depuis trois ans, la rénovation vient de débuter et sʼécoulera sur quatre années en raison de la nécessité de permettre une utilisation du site en continu par le centre de formation de lʼÉtablissement cantonal dʼassurance et de prévention (ECAP). Par téléphone, Jean-Michel Brunner, directeur de lʼECAP, reconnaît quʼune importante gestion logistique est nécessaire entre le déplacement de certaines zones dʼexercice et la mise en fonction dʼautres. Toutefois, cette organisation est nécessaire pour offrir un lieu dʼentraînement aux pompiers et à la protection civile.

Cette mise à jour de la piste feu de la Presta est primordiale car les différentes installations ne correspondent plus à ce que peuvent être confrontés les combattants du feu sur le terrain.

Le feu a évolué et cela oblige à être au goût du jour,

explique Jean-Michel Brunner, en citant deux thématiques. Premièrement, les types de feux, car les matériaux de construction et lʼisolation des bâtiments ont changé, ce qui modifie la nature intrinsèque des feux. Le directeur de lʼECAP cite aussi le « contenu des maisons » soit les composants des meubles qui sont différents du passé et dont la combustion peut relâcher des effluves toxiques ou inflammables. Ces différents éléments appellent des réponses spécifiques auxquelles les pompiers doivent se préparer.

Facteur matériel et facteur humain

La seconde thématique est, pour Jean-Michel Brunner, lʼévolution du matériel et lʼévolution des effectifs. Ceux-ci en vingt ans ont été largement réduits, ce qui a conduit à lʼusage de matériel plus spécifique et spécialisé, auquel les sapeurs-pompiers doivent se former pour le maîtriser. Le directeur de lʼECAP constate un changement de génération. Lʼépoque où « le pompier rentrait chez lui, la veste de service sur le siège arrière » nʼest plus envisageable, notamment avec la possibilité de fumée toxique. Cʼest dans cette optique de professionnalisation et dʼadaptation aux nouveaux défis de la lutte contre lʼincendie que sʼinscrit cette rénovation globale de la piste de la Presta. Toutefois, lʼensemble des infrastructures ne sera pas démoli.

Ce qui peut être conservé le sera,

précise Jean-Michel Brunner, en citant les hangars servant de garages qui seront préservés. Pour cette large rénovation, le directeur de lʼECAP articule la somme de 12 millions de francs, mais celui-ci refuse le qualificatif de luxueux. Au contraire, seulement seront construites les infrastructures nécessaires pour mettre à jour la piste dʼentraînement.

Également, cette rénovation va sʼeffectuer dans une optique de durabilité, avec un raccordement à la STEP et un système de « récupération des eaux de ruissellement », ce qui nʼétait pas le cas précédemment. Le directeur de lʼECAP voit cette rénovation comme très fonctionnelle du site et avec une spécialisation : les cas de « flashover et de backdraft », soit des phénomènes thermiques, dʼexplosion et dʼinflammation de fumées. De « la simulation 1.0 » et dans des conditions presque réelles, comme lʼévoque Jean-Michel Brunner, et qui pourra attirer divers brigades de sapeurs-pompiers, et même étrangères, sur le site dʼentraînement de la Presta. Des locations qui permettront dʼamortir lʼinvestissement. Toutefois, cela ne devrait pas être lʼunique fonction de la piste feu de la Presta.

Avec lʼensemble de nos partenaires, nous avons regardé leurs volontés et besoins,

souligne Jean-Michel Brunner. Ainsi, les possibilités de sʼexercer à la désincarcération de véhicule ou à la réponse en cas de catastrophe naturelle seront présentes sur le nouveau site du centre de formation de lʼECAP à la Presta.

Gabriel Risold