La présence dans l’absence !
Samedi, il est 17 heures lorsque le culte du souvenir débute au temple de Môtiers. Sur le baptistère, 61 bougies sont disposées, prêtes à prendre feu en mémoire des 61 disparus durant l’année et dont les familles ont été prises en charge par l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN). Rapidement, le premier chant arrive. Chanter ne fait pas oublier les peines mais les apaise, paraît-il. Cela n’a peut-être jamais été aussi vrai qu’en cette journée pour les endeuillés.
Avoir mal peut s’avérer utile
Puis, les prières arrivent en seconde ligne. Elles, c’est aux âmes et aux esprits qu’elles s’adressent. La pasteure Séverine Schlüter prononce ces mots : « Ténèbre n’est point ténèbre. Devant toi la nuit devient jour et lumière. » Pour appuyer ce message, Marinette Jequier propose une lecture biblique intéressante qui dit ceci : « Grâce à toi, nos faiblesses deviennent forces et la mort devient vie. » Autrement dit, ce qui nous fait mal aujourd’hui nous rendra plus fort demain.
« Laisse les morts enterrer les morts »
Lors de la prédication (l’enseignement à tirer des textes religieux), Cyprien Mbassi affirme que Jésus a prodigué cette parole à un homme endeuillé : « Laisse les morts enterrer les morts. » D’apparence choquante, cette phrase signifie en réalité que faire son deuil c’est avant tout continuer à vivre. Finalement, dans une émotion perceptible, René Perret et Patrick Schlüter ont prononcé un à un les noms des 61 personnes décédées pendant que Véronique Tschanz-Anderegg et Séverine Schlüter allumaient tour à tour les bougies. À ce moment-là, il y a eu comme un sentiment de présence inexplicable dans le temple. Comme si les « appelés » donnaient un dernier signe de vie avant de s’en aller. La mort devient vie qu’ils disaient…
Kevin Vaucher