La tête dans la lune et la voix près des étoiles
Méline Masi est une Vallonnière de 18 ans. Chez les scouts, elle est plus connue sous le totem de Gypsy. Et dans le rap, c’est le nom de scène Melune qui l’accompagne depuis ses débuts. Pour elle, rapper est avant tout un moyen d’expression. Quand elle se met à faire jongler les mots qu’elle écrit elle-même depuis l’âge de 13 ans, elle parvient à faire le vide dans sa tête. Et son flow percute aussitôt l’esprit de ceux qui l’écoutent. De quoi entrevoir un avenir rempli d’espoir.
Méline Masi vient d’atteindre la majorité et pourtant elle a déjà épuisé l’encre de bon nombre de stylos. « J’ai toujours adoré écrire car cela m’a toujours permis d’extérioriser mes émotions ». confie-t-elle. Premier textes à 13 ans, premier rap à 14 ans et premier concert à 15 ans : Méline n’a pas traîné. Et quand elle a rappé pour la première fois, elle n’a plus pu s’en passer. « Non seulement j’extériorisais des choses mais cela m’offrait aussi l’opportunité de les partager. »
Le studio chaux-de-fonnier
Au fil du temps, la jeune fille s’entrelace de plus en plus de cet univers grâce notamment à des artistes suisses comme KT Gorique. Elle en vient à s’inscrire à un atelier puis à participer à un concours organisé par le service de la jeunesse de La Chaux-de-Fonds. Son texte et son interprétation font mouche et elle remporte cette joute musicale. En récompense, elle gagne le droit de tourner un clip vidéo pour sa chanson gagnante « Avec le temps ». En côtoyant le studio de musique gratuit du service chaux-de-fonnier de la jeunesse, Méline fait des rencontres. Avec le temps, la complicité avec Eliot (16 ans) devient évidente.
Union musicale évidente avec Eliot
Celui qu’on appelle Sylynx s’occupe de la partie instrumentale de ses chansons. Il adore les textes de Méline et elle raffole de ses compositions. L’union musicale coule de source. Les deux jeunes ont alors des rêves de monter sur scène ensemble. Lui derrière, pour le son et elle devant, pour le chant. « Et on a réalisé ce rêve au mois de mai dernier en participant à l’AR Mood Festival de Fleurier. » Leur règle d’or est de transmettre des émotions au public. Leur récompense ? Celle de voir dans les yeux des spectateurs qu’ils sont réceptifs à leur travail.
Sponsorisée par la NASA ?
Si Méline peut parfois sembler dans un autre monde, c’est juste qu’elle est investie par ce qu’elle fait. Quand des amis la charrient sur ce trait de caractère en lui disant qu’elle est tellement dans la lune qu’elle pourrait être sponsorisée par la NASA, elle en rigole. Mieux, elle utilise à nouveau les mots pour s’en (dé)jouer. « Mon nom de scène Melune vient de cette anecdote. C’est la contraction de mon prénom et du mot lune. » Joli mix ! Son emploi du temps est plus terre à terre. Impro théâtrale le lundi, studio le mardi, cours de chant le mercredi et scouts le week-end. Cette apprentie dans le domaine social a finalement peu de temps pour rêvasser. « Souvent, j’écris mes textes durant mes nombreux trajets en train. Le temps passe plus vite et c’est un moment qui stimule mon imagination. » L’effet de l’apesanteur peut-être ?
Kevin Vaucher