Fleurier
L’Alambic revivra !
Comme l’a annoncé la radio neuchâteloise RTN, le pub et discothèque Alambic à Fleurier vient de changer de propriétaire en vue d’une réouverture prochaine.
Propriété depuis 35 ans de John Joseph, le bâtiment a été acquis la semaine dernière par le garagiste vallonnier Valentin Hotz. Des voitures à un établissement public… le Courrier est allé à la rencontre de cet indépendant pour connaître ses intentions.
Valentin Hotz, l’Alambic plutôt que les garages. Un choix, une raison, un coup de cœur ?
Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. Le commerce automobile reste une passion et une très grosse partie de ma vie. Le projet de Fleurier vient en sus, mais entouré d’une équipe qu’il s’agit maintenant de trouver pour faire durer. Les deux métiers se rejoignent sur certains points. Faire plaisir aux clients, en prenant possession d’un nouveau véhicule ou en passant un bon moment de convivialité avec des gens qu’on apprécie ; c’est ça
la motivation et le créneau. Faire plaisir !
Ensuite, le cœur a pris une part importante dans votre décision d’acquisition ?
C’est clair. Si la raison commande, vous n’achetez pas une discothèque mais des obligations de caisse de la Confédération… Dans toute entreprise aussi petite soit-elle, c’est la folie et le cœur qui doit être à la base ; sinon ça ne marche pas ! Le cœur aussi puisque John est un ami de toujours, qu’il m’a vu grandir et que pour moi il était important que son Alambic vive, dans le respect de son travail et celui de son épouse à l’époque mais avec la technique, les envies et les possibilités d’aujourd’hui. Cela étant, il était important pour moi que ma compagne et nos enfants soient en accord avec ce projet. Finalement, ils seront aussi impactés par ce choix et c’est cool que ce défi leur plaise également. Il y a juste le fait que son papa puisse être là alors qu’on fait la fête entre potes… il faudra s’habituer en riant…
Le nom ? On en reste à l’Alambic ?
Clairement ! Ce nom est une institution au Vallon. Il évoque forcément quelque chose à chaque Vallonnier. Une musique, une rencontre, des couples qui se font ou se défont. La vie tout simplement. à aucun moment ne nous est venue l’idée d’en changer.
Cet établissement a connu beaucoup de belles années, des hauts, mais aussi des bas notamment avec les derniers tenanciers successifs. Cela ne vous fait pas souci ? Qu’avez-vous de plus à offrir pour y croire comme cela ?
La peur ou les soucis font partie de la vie d’un entrepreneur et cela permet de garder aussi les pieds sur terre et de réfléchir mieux. Je ne peux et ne veux pas juger de la manière de gérer ces différentes entités, mais je pense que l’on doit revenir aux bases. Aligner les planètes pour que l’offre que l’on proposera satisfasse la clientèle de la région. Nous ne pensons pas attirer les noctambules habitués du Mad, d’Ibiza ou de Barcelone ; mais simplement créer un endroit de rencontres, de divertissement et d’amitiés où il fait bon boire un verre, danser et se rapprocher. J’ai aussi la chance de ne pas avoir d’obligation de rendement financier à court terme puisqu’il ne s’agit pas de mon activité professionnelle régulière et ça c’est une vraie qualité pour ne pas avoir trop de pression. Le fait également d’être propriétaire est plus léger financièrement que locataire où un rendement immobilier vient encore grever le budget.
Alors on y trouvera quoi dans cet Alambic, version 2020 ? Des rénovations sont semble-t-il prévues ?
Oui, les sanitaires seront refaits à neuf au vu de leur état actuel. Le pub sera aéré, beaucoup plus lumineux, les plafonds en partie refait et repeints. Nous avons envie de donner un coup de fraîcheur et de qualité sur cette partie. Le pub deviendra également un bar à vins où nous songeons à présenter une douzaine de vins au verre, de jolies découvertes en perspectives. Baby-foot, flippers, juke-box risquent de reprendre également du service dans ces lieux pour en faire aussi un lieu de rendez-vous les après-midi ou début de soirée, pour des jeunes ou des moins jeunes. Pour compléter cette partie, nous prévoyons une terrasse en bois assez « cosy » d’environ 150 m2. Un joli atout pour déguster un verre ou une glace en famille ou entre amis. Des jeux pour enfants sont aussi envisagés pour la partie extérieure.
Du côté Alambic, refait à neuf après un incendie il y a moins de dix ans, c’est surtout de la peinture et de la décoration qui changeront l’atmosphère pour en refaire une discothèque de région. Il n’est pas prévu d’utiliser les deux étages de l’établissement dans un premier temps. Le fumoir restera en fonction afin de réduire au maximum les nuisances à l’extérieur du bâtiment par respect pour le voisinage.
Le voisinage justement… Un feuilleton depuis toujours pour l’Alambic…
Feuilleton ou série à rebondissements. Pour notre part, tout est question de respect mutuel. Ce bâtiment abrite un établissement public depuis plus d’un siècle, et il peut tout à fait cohabiter avec du voisinage urbain. Nous ferons le maximum pour faire respecter l’ordre et la propreté que le quartier est en droit d’attendre, mais évidemment une exploitation peut générer quelques nuisances ponctuelles, souvent liées à des comportements incorrects de badauds, clients ou non. Pour être précis, nous ne souhaitons pas poursuivre les demandes de fermetures très tardives réclamées il y a peu pour ce lieu, mais souhaitons simplement exploiter dans la loi de la police du commerce comme tout autre établissement public du canton et donc du village.
Alors l’ouverture est-elle pour bientôt ?
Selon toute vraisemblance, nous aimerions exploiter depuis mi-août environ. à voir encore avec les conditions sanitaires liées à la crise actuelle et également à la recherche de notre personnel. Nous devons trouver de quoi former une équipe complète avec gérant(e), barmaid ou barman, nettoyage, dj, etc… Si tout se passe bien, ce sera ok pour cette date-là.
Garages, patinoire, hockey sur glace, Somnambus… Des facettes qui risquent de peser ou d’irriter. Pas trop dur à porter ?
Nos garages, gérés par mon frère et moi, sont le fruit de notre travail depuis plus de 25 ans, ainsi que de l’aide de nos excellents collaborateurs et cadres. Ils fonctionnent correctement avec une qualité que nous nous efforçons sans cesse d’améliorer et d’affiner. Pour le reste cité, il ne s’agit que d’activités bénévoles à 100% destinées avant tout à la population de notre région. De plus, pour le Somnambus, dont je suis fondateur et encore actuel président, je suis très fier d’en faire partie depuis 24 ans maintenant. 24 ans à faire rentrer les gens en sécurité ; c’était le moment de les faire sortir avec l’Alambic… ! Cela étant, les gens pensent ce qu’ils veulent, mais ce bâtiment était à vendre depuis plusieurs années, et je n’ai volé la politesse à personne semble-t-il…
Comme sur les ondes ces derniers jours, vous ne communiquez pas de montant de transaction ou d’investissement. Pourquoi ?
Parce que cela n’est pas important. Peu importe les montants engagés, ce qui compte, c’est le résultat. On ne critiquera jamais d’avoir trop ou trop peu investi parce que cela ne veut rien dire. On critiquera de dire qu’on a mal investi si le résultat n’est pas bon. Ce résultat, dès l’ouverture, chacun pourra le juger et ensuite dire ce qu’il en pense positivement ou négativement.
Un projet donc respectueux du quartier, de ses voisins et en phase avec les attentes du public du Val-de-Travers, multigénérationnel et convivial. Voici donc la conclusion de ces échanges et rendez-vous donc dans quelques mois pour se rendre compte si les idées ont été concrétisées.
Rédac.