Environnement
L’Areuse et le Bied changeront de visage à Môtiers
Vendredi dernier 1er juillet, le Canton de Neuchâtel et la Commune de Val-de-Travers ont lancé le début des travaux de protection contre les crues de la zone industrielle et de la revitalisation du Bied de Môtiers. Deux projets menés en synergie entre les autorités cantonales et communales et qui se termineront à l’automne 2023.
Les berges de l’Areuse, de la Vieille-Areuse et du Bied de Môtiers auront un nouveau visage. Vendredi dernier, le Canton de Neuchâtel et la Commune de Val-de-Travers présentaient « au bord de l’eau », le lancement des travaux de protection contre les crues de la zone industrielle de Môtiers et la revitalisation du Bied de Môtiers. « Deux projets en un », a résumé le conseiller d’état, Laurent Favre, en soulignant que ceux-ci permettent de « maximiser les synergies » et l’excellente collaboration avec la Commune de Val-de-Travers. En effet, comme l’a rappelé le chef du Département du développement territorial et de l’environnement (DDTE), ce projet, mené conjointement, a « germé » en 2015 et découle à la fois de la stratégie cantonale de revitalisation du Bied de Môtiers et du plan communal de protection contre les crues de la zone industrielle de Môtiers, intégrant aussi une revitalisation de la zone.
Conseiller communal en charge du dicastère du territoire, Eric Sivignon a insisté sur le double objectif de cet « immense projet » : protéger une zone d’activité économique sur le long terme et permettre son éventuel développement, tout en répondant aux importants « défis écologiques » de la confluence entre l’Areuse et la Vieille-Areuse. Concrètement, les mesures de protection consisteront à la création de deux digues, une en amont et une autre en aval de la zone industrielle, ainsi qu’à l’aménagement d’un ouvrage de surverse sur la rive gauche de l’Areuse en cas de crue exceptionnelle dépassant le débit prévu par le projet d’élargissement de la rivière.
Cet élargissement prévoit de créer un lit majeur de l’Areuse qui, en plus d’éviter les crues, permettra avec la revitalisation de la confluence entre la rivière et son « lit naturel » de recréer des « habitats favorables aux poissons, à la faune terrestre et à l’avifaune ».
Rétablir le tracé du Bied
Le versant cantonal de ce double projet a pour objectif de restaurer un tracé du Bied de Môtiers « proche de l’origine » dans la zone de sa jonction avec l’Areuse, comme l’a expliqué Myriam Robert, cheffe de l’office des cours d’eau et dangers naturels (OEDN). Des bras secondaires, des terrasses inondables et des bancs de gravier seront aménagés et les deux seuils situés dans l’Areuse seront assainis pour recréer des milieux propices à la biodiversité.
L’Areuse est un cours d’eau très peu diversifié,
a noté Myriam Robert, en détaillant que des rochers et des souches seront également installés dans le lit du cours d’eau pour rétablir les liens entre écosystèmes aquatiques et terrestres. Tant d’éléments supprimés lors des divers travaux de correction durant les années 1860 et de 1949 à 1984 du cours d’eau. à terme, la zone de la confluence entre le Bied de Môtiers et l’Areuse sera amenée « à être remaniée » par les crues et le cycle naturel.
Ces travaux ont été planifiés en collaboration avec WWF, Pro natura et la Fédération neuchâteloise des pêcheurs en rivière,
a souligné Eric Sivignon, en ajoutant que plusieurs dizaines d’années seront nécessaires « pour que la nature reprenne ses droits ».
C’est un projet gagnant-gagnant pour la population, la commune et le canton,
a conclu le conseiller d’état, Laurent Favre, en estimant que ces travaux créeront « un coin de bien-être ». Le coût du projet de la Commune de Val-de-Travers s’élève à 1.66 million de francs et bénéficie des subventions cantonales et fédérales à hauteur de 80%. Pour sa part, la revitalisation du Bied de Môtiers est devisée à 900’000 francs et sera subventionnée par la Confédération à hauteur de 65%. Une Areuse sécurisée et une Vieille-Areuse et un Bied de Môtiers revitalisés, la promesse d’un « retour vers le futur » qui doit se terminer à l’automne 2023.
Gabriel Risold