Laura Della Vedova
La photographie comme toile de vie
Laura Della Vedova a un nom chantant et poétique. Elle a l’âge de la légèreté (30 ans) et elle flirte avec le Val-de-Travers depuis trois ans. Le dada de cette assistante socio-éducative, c’est la photo ! Elle a reçu son premier appareil jetable à l’âge de 8 ans lors d’un voyage à New York. Ça aide ! Puis, celle qui a perdu son papa à 15 ans a découvert une autre façon d’appréhender les images. « C’est une trace qu’on laisse derrière nous, un peu comme un héritage aux futures générations. Ces souvenirs à portée de main m’ont personnellement beaucoup aidée à traverser ce moment. » Pas étonnant qu’elle cherche à transmettre aujourd’hui de l’humanité et des émotions grâce à ses clichés. Rencontre.
« La séance photo est un bon remède »
Laura Della Vedova, on sent un réel lien entre vous et la photographie, d’où vient-il ?
Je pense que je dois ce lien à mon enfance. D’abord en posant devant l’objectif de mes parents puis en passant derrière lui à partir de mes huit ans. J’ai également eu la chance d’être modèle photo pour des photographes. Cette expérience m’a montré une autre facette de cet art, celle d’apporter de la confiance en soi. On est tous beaux. Si vous en doutez, il suffit juste de se voir à travers des photos et non uniquement sur son miroir en se focalisant sur nos complexes. Mon but est de mettre la personnalité et le charme de la personne photographiée en valeur, tout en s’amusant. La séance photo est un bon remède.
Vos mots transpirent la passion. D’ailleurs, est-ce une passion ou un métier ?
C’est une passion avant tout. Mais ça anime tellement de choses en moi que j’espère pouvoir en faire mon métier à part entière un jour. J’ai eu le déclic en photographiant mes propres enfants. J’ai toujours travaillé avec le cœur, en me laissant porter par le moment présent. Je verrai donc jusqu’où cela me mènera.
Et vous, où essayez-vous de nous emmener avec vos photos ?
Je dirais que mon domaine est l’humain. J’aime photographier des familles et tous les événements de vie qui vont avec. Je vais chercher l’émotion qui reflète le mieux l’instant présent et l’histoire qu’elle raconte. Depuis deux ans, des gens me font confiance pour créer ensemble des souvenirs qui traverseront le temps. J’aime dire que mes plus jeunes clients sont âgés de 3 ans. J’espère pouvoir les accompagner par l’image dans différentes étapes de leur vie.
Parlons de vous un peu maintenant. Qu’est-ce qui vous a poussée à approfondir vos connaissances dans la photo ?
J’ai perdu mon papa il y a 15 ans et tout ce qu’il me restait de lui étaient des photos. Les réseaux sociaux n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui pour garder des souvenirs. Il faut bien avoir conscience que le passé ne reviendra jamais et que notre mémoire n’est pas toujours fiable. Les photos forment un héritage que l’on transmet aux générations futures.
Si vous ne deviez garder qu’une photo comme souvenir, ce serait laquelle ?
Ce serait une photo que j’ai faite l’année passée, pour une naissance à venir. Nous avons pu faire de jolies photos pendant la grossesse. Hélas, la grossesse s’est arrêtée et j’ai été très touchée par la réaction de la maman qui m’a remerciée avec tellement d’émotions pour la séance photo que nous avions réalisée ensemble. Cela l’a aidée à avancer et c’est une belle satisfaction pour moi. Avec de bons réglages, de la confiance en la ou le photographe, de l’amour, de la joie et du lâcher prise, tout est réuni pour faire une belle image. Parfois, cette image prend du sens avec le temps, comme cela a été le cas avec cette famille.
Propos recueillis par Kevin Vaucher
La « vieille dame » de Champ-Petit
Soucieux de donner de sa personne bénévolement là où il le pouvait, Jean-Pierre Cattin met un pied dans la « maison de colonies de vacances » de Champ-Petit en 2004. Il donne d’abord quelques coups de main avant de gagner en responsabilités. « Il y a eu plusieurs démissions au sein de l’équipe et, moi, je n’avais finalement plus personne à qui donner la mienne alors je suis resté », s’amuse-t-il. Située à 959 mètres d’altitude, au-dessus de Couvet, cette maison est isolée et en pleine nature. « Le chauffage se fait au poêle à bois et à pellets. Pour l’eau, on récupère l’eau naturelle (pluie, fonte de neige, drainage…) et on la filtre via un néon ultraviolet pour la désinfecter. » Même si les locations fonctionnent bien depuis cinq ans, ce n’est de loin pas un business. « L’argent des locations est intégralement utilisé pour payer les charges et les réparations. » Voilà 20 ans que Jean-Pierre Cattin s’en occupe et il ne serait pas contre de passer la clef un prochain jour. « Mais seulement à une personne qui aime le coin et qui en prendra soin. » Vous, peut-être ?