Laure Von Wyss: le tourisme dans le sang
Depuis le 1er mai dernier, Laure Von Wyss, membre de la direction de Goût & Région, a repris la présidence de la section Neuchâtel-Jura d’HôtellerieSuisse. Rencontre avec celle pour qui le tourisme est presque une vocation.
« Tourisme: une passion d’enfance qui est devenue mon job ». Le début du profil de Laure Von Wyss sur la plateforme professionnelle LinkedIn prouve bien qu’elle est tombée petite dans la marmite touristique. Ainsi, l’annonce officielle, en juin dernier, de la nomination de la responsable marketing de l’entreprise familiale Goût & Région à la présidence de la section Neuchâtel-Jura d’HôtellerieSuisse (HSJN) apparaît comme logique. « Cet engagement dans ces organismes permet de s’impliquer dans le processus des démarches de notre branche et d’avoir un réel impact », explique Laure Von Wyss, en rappelant que son père s’est toujours impliqué dans ceux-ci.
Concrètement, le nouveau rôle de Laure Von Wyss sera d’être le lien entre le groupe national de la faîtière de l’hôtellerie, la section romande et les membres et acteurs de la « sous-section » Neuchâtel-Jura et d’adapter les lignes directrices de l’organisme aux spécificités de la région. « Je veux œuvrer dans la continuité du travail de mon prédécesseur Martin Mayoly en dix-huit ans de présidence et qui a notamment contribué à la création de la section romande et à sa professionnalisation », poursuit-elle. Évolution qui a permis de développer différents axes de travail, notamment dans le domaine de la formation.
Déficit d’image
La formation est un des chevaux de bataille de la nouvelle présidente de la HSJN. « Les professions du tourisme sont plus complexes qu’à première vue. Elles demandent des compétences techniques, organisationnelles et également sociales », explique Laure Von Wyss, en regrettant un certain déficit d’image et des carrières jugées « peu valorisantes ». « Ce qui est faux ! Dans ces métiers, on travaille dans le partage et l’échange, pour amener un bon moment et choyer les gens. On participe à un moment de leur vie », plaide-t-elle.
Ainsi, un des projets majeurs de son début d’activité est, en étroite collaboration avec Gastro-
Neuchâtel, le salon Capa’cité, cette semaine à Neuchâtel, afin de présenter les métiers de
la restauration et de l’hôtellerie sous un angle didactique et positif.
Autre domaine d’importance pour Laure Von Wyss, la durabilité. « La rénovation selon les nouvelles normes écologiques et durables permettra à la fois d’augmenter la rentabilité et de pérenniser les infrastructures », développe-t-elle en soulignant que le cœur du tourisme helvétique est depuis toujours sa nature. Préserver celle-ci et ses « paysages exceptionnels » apparaît comme une évidence. Celle qui a été également nommée à l’administration de la Société suisse de crédit hôtelier espère renseigner et accompagner les hôteliers régionaux dans leurs démarches de rénovation. « Parfois, les outils à disposition ne sont pas connus », constate Laure Von Wyss. D’ailleurs, cette dernière estime que les différentes structures mises en place par le Secrétariat d’État à l’économie démontrent que l’ensemble des acteurs œuvrent en synergie.
Secteur dynamique
Difficile de parler de tourisme sans aborder la période, encore récente, de la pandémie. « Notre secteur fut très touché, mais toutes les faîtières se sont unies pour demander des soutiens », remarque la nouvelle présidente de la HSJN en soulignant que la branche a su s’adapter aux mesures, comme avec le « self-checking ». « Notre manière de rebondir montre à quel point notre secteur est dynamique », juge Laure Von Wyss qui indique que les années 2021 et 2022 furent excellentes pour l’Arc jurassien.
Cette année, elle constate une légère baisse, due probablement à un « rattrapage méditerranéen ». Néanmoins, la femme aux multiples casquettes est confiante. « Notre région a des qualités et des particularités à revendre, et le fait d’être périphérique n’est désormais plus un handicap », assure-t-elle, en pensant que la capacité hôtelière sur Neuchâtel et le Jura mérite un développement. Si Laure Von Wyss considère la situation « macro » comme morose, au niveau « micro », la région à le vent en poupe.
Gabriel Risold