Inside-Val
Le coup de patin du Courrier chez les Women Cat’s
Mercredi, il est 20 h 30 passé lorsque je pousse la porte du Centre de sports de glace du Val-de-Travers. Ce soir, je ne vais pas me contenter d’observer ce qui se passe sur la glace mais je vais aussi y entrer. La dizaine de joueuses du CP Fleurier féminin m’attendent pour que je prenne part à leur entraînement. Les nouveaux coaches, Carly Da Silva et Patrick Joseph, sont prêts pour un entraînement intense mais bon enfant.
« Les séances sont devenues plus exigeantes en termes de cardio notamment », s’empresse de me glisser à l’oreille Caroline Schmidt. La défenseure de 34 ans est désormais l’une des plus anciennes joueuses de l’équipe. « Je ne suis pas la plus vieille hein. Je ne suis pas la meilleure non plus mais la plus ancienne, c’est sûr », ajoute-t-elle d’un air rieur. Du sérieux sur la glace et beaucoup de légèreté et de bonne humeur dans les échanges, voilà qui reflète parfaitement l’état d’esprit des Women Cat’s.
« Vous souffrez ? »
« L’ambiance est géniale et nous avions aussi besoin d’entraînements intenses et construits pour progresser. La combinaison des deux nous plaît. » Le coach Carly nous interrompt : « Quand vous aurez terminé de discuter, il y a un exercice à faire au cas où », balance-t-il sur un ton volontairement provoquant. Le début de la séance se déroule effectivement sur un rythme soutenu, avec pas mal de cardio et de technique au programme. Après plusieurs allers et retours entre les lignes rouges et bleues de la patinoire, certaines ont d’ailleurs du mal à reprendre leur souffle. « Vous souffrez ? Eh bien sachez que vous n’avez patiné que 25 secondes et qu’il faudra tenir 45 secondes par shift lors des matches. » Une réalité implacable dont tout le monde a bien conscience.
Accompagnement constant
« Les entraîneurs font ça pour notre bien. On sent que Carly et Patrick nous accompagnent vraiment pour nous aider à progresser. Personne ne juge personne et on avance ensemble », rapportent les joueuses, pas rancunières. Un peu plus loin, Patrick se fait plus discret au niveau de la voix. Cet ancien gardien à niveau amateur a 12 ans d’expérience derrière lui. « Mon rôle est plutôt de conseiller et d’encadrer notre jeu défensif. Je me charge également du travail physique et de l’endurance. » Carly s’occupe davantage de la technique, lui qui n’a jamais fait de hockey mais qui a atteint un excellent niveau de patinage en écumant des heures et des heures de « glace libre » plus jeune.
Ambiance vraiment familiale
Les deux hommes se partagent les responsabilités à parts égales. Ils ont également tous les deux un lien personnel avec l’équipe. Carly à sa fille dans le vestiaire et Patrick y retrouve sa femme. « C’est ma femme mais si elle doit recevoir une soufflante, elle la recevra, comme n’importe quelle autre joueuse », dit celui qui a plutôt pour habitude de rester mesuré dans ses propos. Pendant ce temps, l’entraînement continue et l’ambiance est toujours aussi bonne. La solidarité et les encouragements bruissent dans chaque coin du Centre de sports de glace. Les plus avancées soutiennent les plus novices dans un même élan de cohésion.
Le président est admiratif
« C’est super de voir cela. Nous avons perdu quelques joueuses douées par rapport à l’année passée mais celles qui restent avaient vraiment envie de continuer. Elles n’ont rien lâché », savoure le président Sven Renaud qui n’est pas allé jusqu’à ressortir les patins ce soir-là. « Nous sommes contents d’avoir pu faire commencer l’entraînement du mercredi plus tôt (20 h 45), cela aide pas mal les filles qui sont mamans par exemple. »
Avec trois jours et demi de glace à disposition pour satisfaire 10 équipes, le club n’a aucune marge de manœuvre ou presque à ce niveau-là. En revanche, les Women Cat’s se cherchent des renforts pour le championnat de ligue D à venir (premier match le 28 septembre), là il y a de la marge. Cette plongée dans « l’eau glacée » de Fleurier vous permet désormais de mieux saisir ce qui vous attend, chères volontaires. Osez le coup du patin…
Kevin Vaucher