Le diamant vert du Val-de-Travers 1
Cette année, le Courrier a décidé de vous emmener avec lui sur la piste du diamant vert à travers plusieurs de ses traditionnelles « pages villages » de fin d’année. Il s’agit d’une mini-fiction dont le texte de base a été pensé par la Môtisanne Scarlett Moor. L’intrigue en elle même a été adaptée spécialement pour l’occasion, par notre plume Kevin Vaucher. Et tout cela se passe dans les différentes bourgades du Vallon bien sûr !
Tout commence par une simple visite de Kappa au Val-de-Travers. C’est un yōkai, aux cheveux touffus, qui vient de l’île japonaise Yakushima. Il y a deux ans, Kappa a rencontré Ciel, une Vallonnière avec qui s’est tissée une belle amitié. Cette amitié, ils vont pouvoir la cultiver puisque Kappa débarque à Zurich au cours de cette matinée automnale. Ciel est là pour l’accueillir. Elle est accompagnée par son amoureux Val. Les retrouvailles passées, le trio rentre en voiture du côté de Môtiers où le couple habite dans une maison au cœur de la nature. Ensemble, Ciel et Val aiment les bonnes ondes et la bonne énergie des forces naturelles. Ils croient beaucoup à la puissance des énergies qui nous entourent. Sur le chemin du retour, le couple sent justement une interférence dans l’atmosphère, comme si la venue de Kappa cachait quelque chose d’un peu malsain.
Le ciment de Saint-Sulpice tapisse le Palais fédéral
Puis, la musique diffusée sur RTN a fini par noyer leurs pensées noires. Pour définitivement apaiser ce sentiment, ils décident d’emmener leur hôte visiter Saint-Sulpice. Sur place, ils rencontrent un ancien du village. Un certain Pollux ! Celui-ci est tout heureux de leur proposer de jouer leur guide privé. « Il faut savoir que l’eau de l’Areuse, qui ressurgit à Saint-Sulpice, provient du plateau supérieur, principalement du lac des Taillères, situé dans la vallée de La Brévine. L’Areuse parcourt environ 25 kilomètres de sa source jusqu’au lac de Neuchâtel. Les gens y sont nombreux à pêcher. Dès 1337, les humains ont utilisé de façon multiple la force de l’hydraulique afin de développer le village. De nombreux ateliers et de fabriques s’y sont installés tels que des scieries, des forges et des moulins à céréales qui étaient actionnés par la force de la rivière. À partir de 1879, il y a eu l’apparition d’une fabrique de ciment, qui est notamment intervenu dans la construction du Palais fédéral. »
« La malédiction du diamant vert va s’abattre sur vous »
Pollux parle beaucoup et les heures s’écoulent au gré de ses paroles. « Il y a eu une autre industrie, celle de la fabrication de pâte de bois (1884). Fondée à la Doux, près de la source de l’Areuse, cette fabrique a été déplacée dans le village même de Saint-Sulpice en 1929. Mais, victime de la concurrence, elle a dû fermer ses portes en juin 1968. À partir de 1988, deux installations hydroélectriques ont été construites pour la production d’électricité. L’Areuse a été aussi corrigée et endiguée pour prévenir les inondations provoquées par ses hautes eaux auxquelles s’ajoutaient celles de ses affluents. »
Cette promenade historique s’est terminée un peu brutalement, après que Pollux a subitement disparu au détour d’un pont. Étrange ! Certes, mais le plus étrange restait ce non-dit qui continuait d’agir un brin négativement sur la cohésion du trio.
Ciel décida alors d’aller droit au but ? « Pourquoi souhaitais-tu absolument venir au Vallon en urgence, Kappa ? Tu peux tout nous dire, tu sais ! » Après un silence, témoignage de son embarras, le yōkai crachait le morceau : « Je dois vous avouer un secret. Je suis ici car je pense que vous êtes en danger. La malédiction du diamant vert va s’abattre sur vous ! » Révélation faite, le destin du trio s’apprête à être totalement chamboulé. La suite se passera au pied de la cascade de Môtiers. Le temps est sur le point de se gâter…
Scarlett Moor – Kevin Vaucher