Le diamant vert du Val-de-Travers 4/9
Improbable et détonante que cette rencontre dans les ténébreuses « catacombes d’asphalte ». La guide, Kappa, Val et Ciel se retrouvent désormais face au journaliste Kevin Vaucher. Comment a-t-il débusqué cette galerie secrète, comment connaît-il l’existence du diamant vert et pourquoi parle-t-il de corbeau ? Il s’explique : « Il y a quelque temps, quelqu’un a glissé une lettre anonyme sous la porte du bureau des directeurs du Courrier. Le corbeau exigeait la publication de cette lettre. Duilio Rota et Isabelle Rota-Montandon ont refusé de céder à son chantage. D’autant plus que cette lettre était beaucoup trop énigmatique pour être publiée. Il était écrit : Touche du bois et regarde vers le haut. Et du roi, tu t’approcheras ! ».
Le jeune homme indique encore que cette missive était signée par « Le cercle des cinq familles ». Un diamant vert et un scorpion vert floquaient le bout de papier dans chacune de ses extrémités. Le journaliste s’est alors plongé durant des heures dans les archives du Courrier. Une mine d’or qui rassemble tous les journaux publiés depuis 1854. D’analyses en déductions, il a remonté la piste du clan des « Green Scorpions ». « Je suis ici car le mystérieux butin (dont ferait partie le diamant vert), qui n’a jamais été retrouvé, avait été caché dans ces mines par le clan. Mais il y avait trop d’indices, disséminés dans la nature, qui étaient susceptibles de mener des chercheurs jusqu’au ‹ trésor ›. Il a donc été déplacé vers un autre endroit. Mais où et par qui ? »
Direction le Sapin Président de Couvet
Cette double question, c’est à l’air frais que les cinq « explorateurs » décident de tenter d’y répondre. Ils remontent donc à la surface. La guide, qui en a été quitte pour la peur de sa vie, préfère se retirer gentiment de la périlleuse « enquête ». Rapidement, le groupe identifie le lieu dont semble parler le corbeau. Naturellement, c’est vers le plus haut sapin de Suisse que leurs regards s’accordent. Il se trouve dans la forêt jardinée de Couvet et mesure un peu plus de 58 mètres. Ce n’est pas pour rien qu’on le qualifie de « Sapin Président ». Il s’agit du deuxième sapin le plus grand d’Europe. Val, Ciel et Kappa se dirigent vers lui pendant que Kevin Vaucher décide de retourner à sa rédaction afin de ne pas éveiller les soupçons sur ce qui est en train de se passer au Val-de-Travers.
Un corbeau rôde et on ne sait pas de quoi il est capable. La population doit rester le plus longtemps possible hors de cette menace et le meilleur moyen pour ça est qu’elle n’en ait tout simplement pas connaissance. Avant que l’équipe ne se disperse, le journaliste prend soin d’appeler deux solides gaillards vallonniers. Il leur demande d’accompagner le trio en forêt afin d’éviter toute mauvaise surprise.
Sous la protection du strongman et du « boucher de Saint-Sulpice »
Les trois amis arrivent donc dans le village covasson, escortés par Kilian Colò et Manu Seke. Le premier est actuellement le plus talentueux des lutteurs neuchâtelois. Il est aussi connu sous le nom du « boucher de Saint-Sulpice ». Le second est vice-champion de France des « hommes forts ». Il est aussi connu sous le nom de « strongman des forêts vallonnières ». Val, Ciel et Kappa sont donc sous bonne garde avec ces deux « bûches » à leurs côtés. Un vieux monsieur semble les attendre sur place. Il soulève son chapeau et énonce : « Bonjour, je m’appelle Henry Biolley, sylviculteur. » Encore un fantôme du passé ! « C’est sous mon impulsion que le Vallon fut la première commune de Suisse à pratiquer la forêt jardinée en 1881 (c’est-à-dire que les arbres se régénèrent par voie naturelle, sans plantation). Le Sapin Président aurait germé il y a près de 300 ans. Aujourd’hui, son diamètre est de 1,26 m, pour un volume de 22 m3 et une augmentation annuelle de 1,5 cm de « tour de ventre ». Sur ce, je vous laisse. Je vais rejoindre Jean-Jacques pour une petite absinthe. » Aussitôt était-il parti que le sentiment d’être épié est apparu au pied du majestueux conifère. Mais cette fois-ci, le rapport de force était différent et le face-à-face pouvait avoir lieu…
Scarlett Moor – Kevin Vaucher