Le duo Tomek / Lecerf met un « KO national » aux rodenticides
Il y a un an, le Courrier mettait à jour plusieurs cas de maltraitances et de disparitions de chats à Couvet. Dans cette ambiance malsaine, du poison avait été retrouvé près d’un parc pour enfants. SOS Chats Noiraigue avait alors posé sur la table le sujet des rodenticides. Ces produits utilisés pour lutter contre les rats et les souris contiennent effectivement une substance active anticoagulante toxique pour les animaux et les êtres humains. Après des mois de bataille, la Suisse a décidé d’interdire la vente de rodenticides aux privés à partir du 1er avril 2025 !
« C’est très fort pour SOS Chats Noiraigue d’arriver à faire changer une loi. Aujourd’hui, on a juste envie d’ouvrir une bouteille de champagne », savourait la présidente de l’association vallonnière Tomi Tomek lorsqu’elle a appris la nouvelle, ces derniers jours. « C’est la suite de l’histoire de la mort aux rats de Couvet que le Courrier avait mise en lumière à travers plusieurs articles. C’est donc aussi grâce à vous que les choses ont bougé ! »
Un expert international pour consolider le dossier
Sur le plan politique, c’est la Verte Céline Vara qui a mené le combat pour ce qui est sa dernière contribution au Conseil des États avant de s’asseoir sur son tout nouveau siège au Conseil d’État neuchâtelois. « C’est une femme qui aime les animaux et qui a une petite fille. Or, l’interdiction des rodenticides est aussi bien bénéfique pour la santé animale que pour celle de nos enfants. Ce poison, qui traînait parfois pas loin de places de jeux, se dégrade très mal dans l’environnement et peut causer beaucoup de dégâts. » Un expert international est venu consolider l’argumentaire des partisans d’une interdiction, ce qui a permis d’arriver avec un dossier très solide devant le parlement.
Pétition forte de 18’000 signatures
« Romain Lasseur nous a fourni énormément d’informations concrètes tout au long de notre année de bataille. C’était long et je n’y croyais presque plus », avoue Tomi Tomek qui a pu compter sur le soutien de sa vice-présidente Aurore Lecerf . Une pétition signée par plus de 18’000 personnes était venue renforcer l’assise populaire en cours de route. « En discutant avec d’autres protecteurs des animaux, on a appris qu’eux aussi avaient connu des histoires où des chats, des chiens, des lapins ou des renards avaient été tués à cause de rodenticides. » Cette fois, le KO est dans l’autre camp, pour le plus grand plaisir de SOS Chats Noiraigue.
Encore un peu de travail à faire
Bien que la loi sur la vente de rodenticides aux privés ait été modifiée au 1er avril 2025, les choses mettent du temps à évoluer, tout comme les mentalités. « Il y a quelques jours, un sympathisant nous a envoyé une photo avec des produits rodenticides en vente dans un supermarché de Schönbühl. Nous avons contacté le gérant qui n’était pas du tout au courant de l’évolution de la loi. Il nous a promis de se mettre en règle dans les deux semaines, ce que nous vérifierons », évoque Tomi Tomek. Dans la pratique, il existe une période de transition durant laquelle il est possible d’écouler les stocks des produits concernés. Il est de 360 jours selon l’article 26a de l’ordonnance sur les produits biocides « à condition qu’il n’y ait pas lieu de s’attendre à des effets inacceptables pour l’être humain, les animaux ou l’environnement. »