Autant être clair directement, jʼai créé le mouvement « Citoyens neuchâtelois » il y a trois ans sans but politique. Il sʼagit simplement dʼune démarche citoyenne et solidaire pour mener à une prise de conscience collective sur certaines choses. Le littering est lʼune de « ces choses » au cœur du mouvement.

Cédric Huguenin réside à Bevaix et cʼest lʼensemble du canton de Neuchâtel quʼil entend couvrir avec différentes actions pour le bien de la collectivité.

Il nʼy a aucun but financier là-dedans. Jʼai déjà remarqué que les initiatives mises sur pied avec des enjeux financiers sont parfois un peu bâclées. Ici, le seul intérêt est de laisser une nature propre derrière nous.

Cʼest à la Côte-Rosière et cʼest le 11 juin quʼil propose à toute personne de le rejoindre pour nettoyer le secteur entre 8 h 30 et midi. Le tronçon sera fermé pour lʼoccasion.

Lʼun des enjeux est de voir combien de gens sont prêts à offrir un peu de temps bénévolement pour cette cause.

Les « râleurs » deviendront-ils tous des volontaires dʼun jour ?

Emballages, canettes, imprimés et sacs « en tête »

Cédric Huguenin a pris conscience de lʼampleur du phénomène des déchets jetés en bord de route sur son vélo.

Je suis un cycliste et quand je pars en sortie avec des copains, on trouve vraiment dommage de voir autant de canettes de bières et de boissons énergisantes au bord des routes.

Selon une étude de lʼOffice fédéral de lʼenvironnement datée de 2018, les canettes sont lʼune des trois catégories de détritus les plus représentées dans le littering avec les emballages de nourriture ainsi que les journaux et les imprimés. Les sacs arrivent légèrement plus loin de ce classement. Si le nombre de poubelles toujours moins grand est une excuse souvent entendue pour les ordures « oubliées » sur les trottoirs des villes, elle nʼa aucun sens dans ce cas. En effet, cʼest essentiellement des déchets jetés par la fenêtre des voitures quʼon retrouve à proximité des routes. Ce qui pose la question des taxes déchets et de leurs effets néfastes sur le comportement de certaines personnes.

La mode du « jet de frigo » en forêt

Restons sur le cas précis de la Côte-Rosière.

Jʼavais initié ce projet de ramassage avant le covid et le Service des ponts et chaussées du canton de Neuchâtel mʼavait répondu favorablement. Mais la situation sanitaire a retardé sa réalisation. On est satisfait de pouvoir enfin passer à lʼaction. On ne cherche pas à se substituer aux employés de lʼÉtat mais a montrer que cʼest un véritable fléau qui énerve tout le monde et que chaque citoyen peut faire quelque chose pour améliorer la situation.

Comme cʼest la première fois quʼil organise cet événement, Cédric Huguenin ne sait pas exactement à quoi sʼattendre mais il pourrait bien être surpris car lʼimagination de certains semble sans fin lorsquʼil sʼagit de se débarrasser de leurs déchets en pleine nature.

En discutant avec des professionnels qui font régulièrement ce genre de choses ils mʼont dit que la grande mode était actuellement au jet de frigo dans la forêt.

On nʼarrête pas le « progrès », même dans la bêtise.

Avec la participation de clubs et de sociétés locales ?

Tous les déchets seront ensuite récupérés par des employés cantonaux qui se chargeront de leur élimination. Ceux qui veulent participer au grand nettoyage de printemps nʼont pas besoin de sʼinscrire. Ils peuvent simplement venir le jour J. De plus, le canton mettra aussi à disposition du matériel de ramassage et de protection adéquat (sacs, gants,…). « LʼÉtat est bien équipé car cʼest quelque chose qui coûte cher à la collectivité. Le littering aurait engendré une facture dʼenviron 500ʼ000 francs dans le canton de Neuchâtel en 2021. Toute action de nettoyage, même à petite échelle, est donc importante. Si je vois que dʼautres personnes se mobilisent le 11 juin, je pourrais organiser dʼautres matinées de ramassages à dʼautres endroits dans le futur. Et si certains clubs et sociétés de la région « se sentent » de venir donner un « coup de pioche » avec nous, ils sont vraiment les bienvenus », coupe Cédric Huguenin. En tout cas, le Courrier sera présent en bord de route pour confirmer que « cʼest vraiment dégoûtant de voir ça ! »

Kevin Vaucher